MORALE

 

 

Introduction

Les innombrables moyens que l'homme utilise, sans cesse, dans sa vie quotidienne, les objets qu'il cherche constamment à acquérir pour son confort, n'étaient pas à sa disposition le jour de la Création. Tous ces moyens et objets résultent de son travail continu, d'un labeur effectué progressivement durant des siècles.

En tout cas, de l'homme primitif à l'homme civilisé d'aujourd'hui, l'être humain, poussé par sa nature innée, n'a jamais arrêté ses efforts pour fabriquer et inventer des objets et moyens de bien-être toujours plus perfectionnés. Car, un homme dont les appareils et organes internes et externes - tels que l'œil, l'oreille, la bouche, les jambes, les bras ainsi que lé cerveau, le cœur, les poumons et le foie - s'arrêtent de fonctionner n'est, en fait, qu'un mort. Ainsi, si l'homme travaille, ce n'est pas uniquement parce qu'il y est contraint, mais le fait même qu'il est un être humain, le conduit à entreprendre diverses activités. Sa conscience lui fait comprendre qu'il doit effectuer nombre d'efforts pour parvenir à ses fins; il doit œuvrer pour assurer par tous les moyens possibles, sa réussite et son bonheur. Donc, tout homme, quelque soit son milieu social et son mode de vie - religieux ou laïque, démocratique ou despotique, urbain ou nomade - se sent contraint de remplir une série de devoirs et d'obligation qui semblent préparer une vie heureuse et agréable et que permettent la réalisation des véritables espoirs de l'humanité. La réalisation de ces devoirs, seule voie du bonheur, est en réalité, la valeur et le sens même de l'humanité. Nous considérons cette humanité comme la plus chère et la plus précieuse des choses et sa valeur est incomparable avec celle de tout autre produit.

Donc "le sens du devoir" et l'accomplissement des devoirs constituent la question pratique la plus importante à laquelle l'homme se trouve confronté ; dans sa vie. Cette question est, en fait, aussi importante que l'homme ; lui-même; celui qui refuse ou néglige parfois d'accomplir ses devoirs perd sa haute situation, perd sa dignité d homme. Plus il néglige ses devoirs, plus sa chute devient grave, ainsi, il révèle sa bassesse et sa dégradation morale avec chaque délit qu'il commet, aussi bien la société que sa propre personne se trouvent ébranlées. Le Coran dans sa parole divine dit: "Oui, l'homme est en perdition, à l'exception de ceux qui croient; de ceux qui accomplissent des ; œuvres bonnes; de ceux qui s'encouragent mutuellement à rechercher la Vérité; de ceux qui s'encouragent mutuellement à la patience" (Coran, 102:2-3). Et le Tout Puissant ajoute: "La corruption est apparu sur la terre et sur la mer par suite des actes accomplis. par les mains des hommes afin que Dieu leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait'. (Coran, 30:41).

Divergence de vue sur la définition du devoir

La reconnaissance des devoirs et leur accomplissement constitue une obligation incontestable de l'être humain. Personne, de par sa nature innée ne peut nier cette réalité.

En effet, les devoirs de l'homme sont en rapport direct avec sa vie et son bonheur. Comme la conception religieuse considère la vie humaine d'une façon particulière, les devoirs de l'homme déterminés par la religion sont donc différents de ceux définis par la laïcité.

Selon la conception religieuse la mort ne met pas un terme à la vie de l'homme dont l'existence n'a ni limite ni m. Ce que l'homme acquiert grâce à ses opinions pures et justes, à sa morale appréciée et par les bonnes œuvres qu'il a accomplies dans ce monde, constitue l'unique capital qu'il possédera après sa mort dans sa vie éternelle.

Ainsi pour déterminer les devoirs et les obligations de l'individu et de la société, la religion tient compte aussi de la vie dans le monde éternel. La religion établit ses lois et règles en rapport avec la connaissance de Dieu, la soumission au Seigneur; les effets évidents de ces principes apparaîtront après la mort de 1 homme, le jour de la Résurrection.

Quelles que soient les conceptions laïques, elles tiennent compte uniquement de la courte vie en ce monde. Ainsi les devoirs qu'elles établissent pour l'homme visent à le faire bénéficier d'une meilleure vie matérielle; c'est-à-dire, à satisfaire ses besoins physiques - besoins communs à l'homme et à l'animal - de façon adéquate.

Ainsi, les conceptions laïques préparent pour l'homme une sorte de vie animale dont la logique s'alimente à des sentiments et sensations propres aux bêtes. Elles ne tiennent ni de la lucidité, ni du réalisme de l'homme, ni de sa vie éternelle pleine de spiritualité. C'est ainsi que - l'expérience le montre clairement - la morale supérieure de l'homme disparaît progressivement dans ces sociétés laïques qui sombrent, de plus en plus, dans la dégradation et la décadence morale. Certains prétendent que la religion est basée sur l'imitation et la soumission indiscutable à une série de devoirs et de règles définies, alors que les méthodes et les normes sociales doivent s'adapter et être adaptables à la logique actuelle de toute société. Ceux qui avancent ces propos ne tiennent pas compte du fait que les règles et les lois établies dans une société doivent être appliquées entièrement et sans exception. I1 n'est jamais arrivé qu'avant de se soumettre aux lois établies, aux règles en vigueur dans un pays, les citoyens engagent des débats et des discussions scientifiques sur ces lois; on n'a jamais vu, qu'un citoyen n'admettant pas la justesse d'une loi, soit exempté de son application ou libre de ne pas s'y soumettre. Ceci doit donc être valable aussi bien pour les lois religieuses que pour les lois laïques.

En examinant les conditions naturelles et sociales d'un pays et en étudiant le système qui y règne, il est possible de découvrir la justesse de l'ensemble ou d'une partie des lois du pays en question.

Ce propos est aussi valable pour les règles religieuses. Avec un peu de lucidité, en réfléchissant sur la Création et les besoins innés de l'homme, on peut saisir aussi bien l'ensemble que les détails des règles religieuses. Le glorieux Coran et de nombreux récits rapportés invitent l'homme à penser, à réfléchir et à bien administrer. Et dans certains commandements on se réfère brièvement à la justesse de la règle. On rapporte du noble Prophète et des "gens de sa Maison (que Dieu les bénisse)" nombre de récits sur les causes et l'origine des règles.

Le sens du devoir

Comme nous avons pu le voir au commencement de ce livre, la sainte religion islamique est un programme général et universel que Dieu le Tout Puissant a révélé à Mohammad, le Sceau des prophètes, afin de guider l'homme ici bas et dans l'au-delà. Ainsi, l'Islam doit être appliqué dans la société humaine pour empêcher l'humanité de sombrer dans l'abîme de l'ignorance et du malheur.

La religion étant le programme de la vie même, elle fixe donc certains devoirs à l'homme en rapport avec sa vie et exige de lui leur application.

Notre vie, en général, est liée aux trois réalités suivantes: Le Seigneur, notre propre personne, nos semblables.

1- Dieu le Tout Puissant dont nous sommes les créatures, et à qui nous devons toutes les faveurs qu'I1 nous a réservés. Notre reconnaissance envers Son seuil sacré est notre devoir le plus urgent, le plus nécessaire.

2- Notre propre personne.

3- Nos semblables avec qui nous sommes contraints de partager notre vie, nos efforts et nos activités.

Trois devoirs généraux nous sont donc fixés et exigés: devoir envers Dieu, devoir envers nous-mêmes et devoir envers les autres hommes.

Les devoir de l'homme envers Dieu (Connaissance de Dieu)

Notre devoir envers Dieu constitue notre devoir le plus important. L'homme doit commencer par chercher à connaître son créateur et cette quête doit s'accomplir avec un cœur sincère et une intention pure; car, tout comme l'existence de Dieu le Transcendant est source et cause de toute créature et de tout phénomène, la connaissance de son existence sacrée permet de bien éclairer tout esprit lucide. Ne pas tenir compte de cette vérité de conscience entraîne chez l'homme toutes sortes d'ignorance, d'obscurantisme et de négligence vis-à-vis de ses devoirs. Et celui qui ne s'intéresse pas à connaître Dieu, éteint donc la lueur de sa conscience; il n'aura alors aucune chance pour parvenir au véritable bonheur humain.

Nous constatons que ceux qui refusent de connaître Dieu et ne tiennent pas compte de cette vérité dans leur vie, s'éloignent totalement des spiritualité humaines. Ils s'abaissent et vont jusqu'à se conduire comme des animaux. Dieu le Tout Puissant déclare: "Ecarte-toi donc de celui qui tourne le dos à notre Rappel et gui ne désire que la vie de ce monde. Voilà toute l'étendue de leur science!" (Coran, 53:29).

I1 faut rappeler que l'homme, de par son sens de la logique et son raisonnement instinctif, est forcément conduit à reconnaître Dieu; car 1'intelligence innée de l'être humain voit partout des signes révélant l'existence de Dieu, son savoir et son pouvoir. La connaissance de Dieu ne signifie donc pas que l'homme doit acquérir cette connaissance pour soi. On entend par là qu'il ne peut pas rester indifférent à l'égard de cette vérité évidente et indissimulable.

Ainsi l'homme doit entendre la voix de sa conscience qui l'invite sans cesse vers Dieu; en approfondissant cette connaissance du Créateur il pourra se débarrasser de tout doute et de toute hésitation.

L'adoration de Dieu

Après la connaissance de Dieu, notre deuxième devoir consiste à adorer le Seigneur. Car en reconnaissant Dieu, nous arrivons à cette réalité que pour atteindre notre seul but, c'est-à-dire, le bonheur, on doit appliquer le programme fixé pour l'homme par Dieu, le miséricordieux, et que les prophètes nous ont transmis. L'obéissance au Seigneur, la soumission à Dieu s'avère donc le seul devoir de l'homme; par rapport à cette tâche tous les autres devoirs apparaissent comme secondaires et sans importance.

Dieu, dans sa transcendance, déclare: "Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que lui" (Coran, 17:23). I1 ajoute: "O fils d'Adam! Ne vous ai je pas engagés à ne pas adorer le Démon - il est votre ennemi déclaré" (Coran, 36:60).

Nous devons donc reconnaître notre soumission à Dieu et notre dépendance envers Lui; nous devons tenir compte de la grandeur, de la majesté sans mesure du Seigneur, obéir à tous ses ordres et considérer qu'il nous environne de partout. Nous devons adorer uniquement Dieu le Suprême et n'obéir qu'au noble Prophète et aux Imams, guides que le Maître de l'univers nous a délégués.

Le Seigneur Tout Puissant déclare: "O croyants! Obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d'entre vous qui détiennent l'autorité" (Coran, 4:59). I1 est évident que l'obéissance à Dieu, aux guides religieux, entraîne le respect total envers tout ce qui est attribué à Dieu. Nous devons prononcer le nom béni du Seigneur et les noms des guides religieux respectueusement, avec politesse. De même, il faut vénérer le Livre de Dieu (le glorieux Coran), l'honorable Ka'aba, les mosquées, les sanctuaires des guides religieux. Dieu le Tout Puissant déclare ainsi: "Voilà ce qui est prescrit: Quiconque respecte les choses sacrées de Dieu sait que leur observance procède de la crainte révérencielle de Dieu contenue dans les cœurs" (Coran, 22:32).

Les devoir de l'homme envers lui même

L'être humain, quelle que soit la voie et le mode de vie qu'il choisit, cherche en réalité à obtenir le bonheur et la réussite. Et, comme la connaissance du bonheur est ici, un problème secondaire par rapport à la connaissance de soi, il faut nous connaître afin de connaître nos vrais besoins, ceux dont notre bonheur dépend. La connaissance de soi est donc le devoir le plus urgent de l'homme. C'est en effet, ainsi, qu'il découvrira vraiment son bonheur et pourra œuvrer, avec tous les moyens dont il dispose à la satisfaction de ses besoins sans gaspiller son seul capital, sa précieuse vie.

Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Celui qui parvient à se connaître, connaît son Dieui". Et, Ali, le commandeur des croyants (que Dieu le bénisse) déclare: "Celui qui parvient à se connaître, a atteint le sommet de la connaissance".

Après avoir connu son soi, l'homme comprend que son plus grand devoir consiste à honorer son essence humaine. I1 saisit que pour obtenir une vie éternelle remplie de bonheur et de plaisir, il lui faut éviter de détruire cette essence, il lui fait soigner et veiller à son hygiène physique et morale.

Ali, l'Emir des croyants (que Dieu le bénisse) dit: "Celui qui se respecte, jugera les passions de l'âme concupiscente comme viles et sans importance".

L'être humain est composé de deux parties: l'âme et le corps. Veiller à la bonne santé et au bon état des deux parties fait partie du devoir de l'homme. Tout Musulman doit observer les règles précises et complètes que sa religion sacrée a fixées pour l'hyg8ne de l'âme et du corps.

L'hygiène corporelle:

Eviter les choses nuisibles

A travers toute une série de règles, la sainte religion islamique a déterminé clairement les conditions de mise en pratique de l'hygiène du corps. I1 est interdit de boire du sang, dé manger de la charogne ou la chair de certains animaux, de consommer des nourritures empoisonnées. II est interdit de boire des boissons alcoolisées, des eaux impures, de manger à l'excès, de nuire à son corps; d'autres interdits réglementent l'hygiène du corps en Islam. Dans ce chapitre nous n'avons pas la possibilité d'étudier en détail tous ces règlements.

Le maintien de la propreté

La propreté est le principe le plus important de l'hygiène, c'est pourquoi elle occupe une place considérable dans la doctrine sacrée de l'Islam. Et nulle religion ne s'est autant intéressée à la propreté que l'Islam.

Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) a dit: "La propreté est un signe de foi". (cette phrase est en elle-même, le plus grand éloge de la propreté.

Les guides religieux ont laissé nombre de recommandations sur le bain et la façon de se baigner. Sa sainteté l'Imam Moussa-ibn Djâfar (que Dieu le bénisse) dit: "Un bain tous les jours rend l'homme fort et robuste".

Sa sainteté l'Imam Ali (que Dieu le bénisse) dit: "Le bain est un endroit approprié car l'homme s'y débarrasse de sa crasse".

Outre ses règles générales sur la propreté, l'Islam recommande aussi certains actes précis pour assurer la bonne hygiène des Musulmans: se couper les ongles des mains et des pieds, se raser les poils superflus du corps, laver ses mains avant et après les repas, peigner ses cheveux, rincer sa bouche et son nez, balayer sa maison, veiller à la propreté des routes et du seuil des maisons, nettoyer sous les arbres, etc.. tous ces actes, sont recommandés par l'Islam pour préserver l'hygiène des Musulmans.

De plus, en Islam lors des prières celui qui prie doit être propre; il lui faut effectuer ses prières rituelles en observant les règles d'hygiène et de propreté; par exemple, il doit débarrasser son corps et ses vêtements des impuretés, faire ses ablutions plusieurs fois par jour, effectuer des lotions différentes pour prier et jeûner. I1 faut noter que pendant l'ablution et la lotion, l'eau doit se déverser à même le corps et l'épiderme ne doit pas être gras ou sale. On constate ainsi que la propreté du corps se révèle être en Islam une obligation implicite.

La propreté des vêtements

La sourate bénite "Modasser" (le Prophète couvert de son manteau) est une des sourates révélées au noble Prophète (que Dieu le bénisse) au début de sa Mission. Au quatrième verset de cette sourate, Dieu donne cet ordre: "purifïe tes vêtements" (Coran, 74:4).

Dans la jurisprudence islamique la propreté du vêtement lors de la prière est une obligation. D'ailleurs, de manière générale, il est recommandé au Musulman d'éviter les impuretés, les saletés. E# tous les guides infaillibles (que Dieu les bénisse) ont laissé quelques recommandations à ce propos. Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Celui qui s'habille doit prendre soin de la propreté de ses vêtements". Ali le Commandeur des croyants (que Dieu le bénisse) dit: "Laver ses vêtements fait disparaître la peine et la tristesse de l'homme; la prière de celui qui porte des vêtements propres est valable".

On rapporte de l'Imam Sâdeq et de l'Imam Kâzem (que Dieu les bénisse) le propos ci-après: "Avoir dix ou vingt chemises, les porter et les changer n'est pas un gaspillage".

Outre la propreté corporelle, l'hygiène vestimentaire, le Musulman doit bien s'habiller; quand il rend visite aux autres, il doit se présenter sous les meilleures apparences. L'Imàm Ali (que Dieu le bénisse) déclare: "Porte de précieux vêtements et soigne ton apparence car Dieu est beau et aime la beauté si sa source s'avère licite". Ensuite l'Imam Ali cite ce verset: "Dis: Qui donc a déclaré illicite la parure que Dieu a produite pour ses serviteurs, et les excellentes nourritures qu'I1 vous a accordées?" (Coran, 7:32).

Rincer sa bouche et brosser ses dents

La bouche est le conduit qui permet à l'homme de s'alimenter. Lorsqu'on mange de petits bouts de nourriture, des miettes s'infiltrent entre les dents ou se fixent sur la langue et à l'intérieur du canal buccal. En conséquence, la bouche devient comme contaminé et sentira mauvais. I1 arrive même, parfois, que par suite de certaines fermentations ou de réactions chimiques qui se déroulent à cause de petits bouts de nourriture fixés dans la bouche, ces débris alimentaires deviennent des matières sécrétant du poison; ces matières nocives peuvent être transportées dans l'estomac avec d'autres aliments. D'autre part, la respiration de celui qui est ainsi empoisonné, contaminera l'air et sera donc nuisible pour ceux qui se trouvent à proximité.

C'est pourquoi la loi sacrée islamique ordonne à tout Musulman de brosser ses dents tous les jours et surtout avant les ablutions, de rincer sa bouche avec de l'eau pure et de la protéger contre toute impureté. Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Si j'étais sûr qu'on ne ferait pas de gaspillage, j'aurais fait du brossage des dents une obligation religieuse". Et, il déclare ailleurs: "L'ange Gabriel recommandait toujours le brossage des dents; et pensais même que plus tard cet acte serait devenu obligatoire".

Rincer son nez en aspirant

L'être humain a besoin de respirer pour vivre. Souvent, l'atmosphère qui l'entoure est poussiéreuse, malsaine et cela nuit certainement à son appareil respiratoire. Pour prévenir cet effet néfaste, Dieu le miséricordieux a fait pousser des poils à l'intérieur du nez de l'homme pour empêcher que la poussière atteigne les poumons. I1 arrive, cependant, que la poussière accumulée dans le nez empêche ces poils de fonctionner comme il le faut. C'est pour cela que la loi islamique ordonne aux Musulmans de rincer leur nez plusieurs fois par jour avant les ablutions, en aspirant l'eau dans le nez afin d'assurer la bonne hygiène de leur appareil respiratoire.

L'hygiène spirituelle

Education de la morale: à l'aide de sa conscience divine innée; l'homme distingue la valeur de la bonne morale et saisit son importance du point de vue individuel et social. C'est pourquoi dans la société humaine, personne n'ose nier la valeur de la morale et tout le monde estime celui qui possède une bonne morale. La grande importance que l'homme attribue à la bonne morale, est évidente. De même, on connaît les nombreuses recommandations et les ordres détaillés de l'Islam sur la morale. Dieu le Tout Puissant déclare: "Par une âme! - Comme il l'a bien modelée en lui inspirant son libertinage et sa piété! - Heureux celui qui la purifies! Mais celui qui la corrompt est perdu!" (Coran, 91:7-9). Commentant ce dernier verset, l'Imam Sâdeq a dit: "Dieu a révélé aux hommes ce qui est bien et juste d'accomplir et ce qui est mal et qu'on doit éviter de faire".

La quête du savoir

Posséder un savoir est une qualité spirituelle des plus estimables. La supériorité de l'homme savant et instruit sur l'homme ignorant et inculte est évidente.

L'homme par sa raison, son savoir, se distingue des animaux. Ceux-ci suivant leur structure particulière, ont des instincts déterminés et, invariablement, ils satisfont à leurs instincts et aux besoins d'une vie répétitive.

Le progrès et la transcendance n'ont guère de sens dans la vie des bêtes; d'ailleurs l'animal est capable de découvrir de nouvelles voies pour renouveler sa vie et celles des semblables.

L'homme est le seul être qui, grâce à son intelligence enrichit sans cesse, son savoir, valorise et perfectionne sa vie matérielle et spirituelle en découvrant perpétuellement de nouvelles lois naturelles et supra-naturelles. I1 est seul à pouvoir, à partir de son passé, investir pour son avenir et pour celui de ses semblables.

Parmi les divers systèmes sociaux nouveaux ou anciens et parmi les multiples religions ou rites, le régime islamique est celui qui a le plus encouragé et exhorté les gens à s'instruire. Afin de pouvoir fonder une culture de base, l'Islam a exigé que tous les Musulmans hommes et femmes s'instruisent. I1 existe à ce sujet nombre de règles définies par le noble Prophète et les guides religieux de l'Islam. Le noble Mohammad (que Dieu le bénisse) déclare: "La quête du savoir est le devoir de tout Musulman". Le mot "ilm" (savoir, science) dans cet hadith a un sens absolu et englobe toutes les branches scientifiques et concerne aussi bien l'instruction de l'homme que celle de la femme. Ainsi, du point de vue de l'Islam, la recherche du savoir et de la science est un devoir général; elle ne se limite pas à un genre particulier et concerne les deux sexes.

Et le respectable Prophète ajoute: "Tâchez de vous instruire du berceau à la tombe".

Tout devoir religieux doit s'accomplir à un âge déterminé: la puberté est donc exemptée de ces devoirs. Et, dans certains cas, les incapables et les personnes trop âgées sont, eux aussi, exemptées des devoirs religieux.

La recherche du savoir, la quête de la science est cependant obligatoire pour l'homme durant toutes les étapes de sa vie, depuis sa naissance jusqu'à sa mort. C'est pourquoi le Musulman se doit de s'instruire pendant toute sa vie et approfondir constamment son savoir. Un hadith bien connu du Prophète a généralisé ce devoir islamique. "Recherchez toujours le savoir, même si pour ce faire vous deviez vous rendre en Chine".

Dans un autre hadith, Mohammad déclare: "Le savoir et la science sont les choses les plus précieuses au monde que peut perdre un croyant. Même s'il doit les chercher jusqu'en Chine', c'est-à-dire, à l'extrémité du monde il lui faut les acquérir.

D'après ce commandement, acquérir le savoir est une obligation pour tout bon Musulman même si pour parvenir il doit entreprendre de longs voyages. Autrement dit, le croyant se doit de rechercher les sciences auprès de toute personne et en tout lieu. Et dans un autre hadith il dit: "Le savoir et la science sont les biens perdus du croyant; il les ramasse là où il les trouve". Ainsi la seule condition pour apprendre une science est son utilité sociale et sa justesse.

A de nombreuses occasions, l'Islam recommande aux fidèles de méditer sur les secrets de la création, sur les cieux, la terre, la nature humaine, l'histoire des nations et les ouvrages des Anciens (philosophies, sciences naturelles, mathématiques, etc..). De même, l'Islam encourage les gens à s'instruire sur les problèmes moraux et religieux - la morale et le droit islamique - d'apprendre les différents arts et métiers qui facilitent et améliorent la vie des hommes.

Pour le noble Prophète de l'Islam (que Dieu le bénisse) l'importance des sciences et du savoir est considérable. Ainsi, à la bataille de Badr, lorsqu'un groupe d'infidèles fut capturé par les Musulmans, le Prophète annonça que tous les captifs seraient libérés moyennant le paiement à l'armée musulmane, de lourdes sommes. Les seuls captifs que furent exemptés du paiement en question étaient ceux qui savaient lire et écrire; en effet, on leur avait promis de les libérer sous la condition que chaque captif apprennent à lire et à écrire à dix jeunes musulmans.

D'ailleurs, la création d'une classe élémentaire pour adultes fait sans précédant dans l'histoire fut l'ceuvre des Musulmans. Le mérite d'avoir été les premiers dans l'histoire mondiale à instruire des adultes illettrés leur revient donc. I1 est intéressant de rappeler que dans l'histoire de l'humanité le noble Prophète de l'Islam (que Dieu le bénisse) est la seule personne qui, pour la première fois, accepta de considérer l'instruction comme un butin de guerre; personne n'avait vu un chef d'armée vainqueur accepter en guise de butin et rançon des cours d'alphabétisation.

Le noble Prophète de l'Islam (que Dieu le bénisse) visitait lui-même ces classes pour contr6ler les connaissances et les progrès des élèves; il se faisait accompagner de gens lettrés et compétents pour examiner le niveau de connaissance des enfants. Au cours de ces visites, il encourageait les meilleurs, les plus studieux d'entre eux.

Un historien rapporte même qu'une femme nommée "Alchafa" qui savait, avant même la prophétie de Mohammad, lire et écrire, se rendait régulièrement chez le Prophète et apprenait à lire et à écrire aux femmes de Mohammad (que Dieu le bénisse). Elle était encouragée et exhortée par le Prophète qui se félicitait de son enseignement.

L'étudiant et l'Islam

L'importance de l'effort que l'homme entreprend pour atteindre un objectif équivaut à cet objectif.

De par sa nature divine innée, l'homme considère le savoir comme la chose la plus importante du monde humain. Aussi, accorde t'il à l'étudiant, à celui qui s'instruit, une place exceptionnelle, un intérêt privilégié. Comme l'Islam s'affirme être une religion fondée sur la nature innée de l'homme, il attribue évidement la plus grande importance à l'étudiant. A ce sujet, le respectable Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Celui qui recherche le savoir est l'aimé de Dieu".

Le "Djihad" (lutte sainte) constitue une des bases de la religion islamique; si le Prophète ou l'Imam donne l'ordre de guerre, tous les Musulmans doivent y participer sauf ceux qui s'occupent de théologie, c'est-à-dire, les gens qui étudient les sciences religieuses sont exemptés de ce devoir.

Il faut qu'il existe toujours un nombre suffisant de Musulmans en train de s'instruire dans les centres religieux. Le Seigneur, Tout Puissant, déclare: "Pourquoi quelques hommes de chaque faction ne s'en iraient-ils pas s'instruire de la Religion afin d'avertir leurs compagnons lorsqu'ils reviendraient parmi eux? Peut-être, alors, prendraient-ils garde". (Coran, 9:122).

L importance de l'enseignant et de l'instituteur

L'enseignant est ce foyer chaleureux resplendissant qui s'alimente à la lueur du savoir et débarrasse la terre de l'ignorance et de l'arriération. C'est lui qui transforme les ignorants aveugles en savants clairvoyants et ceux-ci guidés par la flamme du savoir, atteignent le monde sacré et le paradis du bonheur.

Le respect de l'enseignant, la nécessité de lui obéir est donc un devoir pour tout Musulman. L'Islam le considère comme le plus sacré et le plus honorable individu de la société humaine. A propos de la haute considération dont jouit l'enseignant en Islam, il suffit de rappeler cette phrase de l'Imam des vertueux, Ali (que Dieu lui accorde le salut): "Celui qui m'a appris quelque chose, a fait de moi son serviteur".

Cette sage parole en l'honneur de l'enseignant est des plus précieuses.

L'Imam Ali (que Dieu lui accorde le salut) ajoute encore: "Les gens se divisent en trois groupes différents: premièrement, les savants théologiens; deuxièmement, ceux qui se lancent dans la quête du savoir pour sauver leur semblables ou leur propre personne et, troisièmement; les gens qui n'ont aucune connaissance, aucun savoir. Ces derniers ressemblent aux mouches qui se posent sur le front et le museau des bêtes et changent de direction avec chaque vent qui souffle (ou se dirigent en reniflant vers la moindre ordure)".

Glorification des savants

A propos de la précieuse valeur du savoir et du haut respect que l'on doit aux savants le saint Coran déclare: "Dieu placera sur des degrés élevés ceux d'entre vous qui croient et ceux qui auront reçu la science. Dieu est parfaitement informé de ce que vous faites" (Coran, 58:11).

Son estime pour les savants est telle que le guide de l'Islam va jusqu'à déclarer: "La mort d'une tribu est moins terrible et nuisible que celle d'un savant".

Et, Dieu le Tout Puissant, annonce dans un autre verset: "Ceux qui savent et les ignorants sont-ils égaux? Les hommes doués d'intelligence sont les seuls qui réfléchissent" (Coran, 39:9).

C'est pourquoi le savant et l'ignorant ne sont nullement égaux. Le savant est, par nature, supérieur à celui qui ne possède pas de savoir. Le verset sacré précité ci-dessus démontre que pour le Coran, le savoir ne se limite point à la théologie; il comprend tout ce qui éclaire l'homme et l'aide dans ses affaires matérielles et spirituelles (vie présente et vie future).

A propos de la supériorité des savants sur les hommes pieux et les dévots, on rapporte de l'Imam Mohammad Bâqer (que Dieu lui accorde le salut); "Le savant qui met en pratique son savoir vaut plus que soixante-dix mille hommes pieux".

Pour le guide de l'Islam c'est le savoir qui détermine la personnalité des hommes. Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Celui qui profite du savoir des autres pour enrichir le sien est le plus savant des hommes. La valeur de tout homme est déterminée par son savoir. Ainsi celui qui sait plus est plus estimable et celui qui sait moins est moins estimé".

Devoir de l'enseignant et de l'étudiant

Le Coran considère le savoir et la science comme la véritable vie de l'homme, car sans le savoir l'homme serait pareil aux choses et aux morts.

L'étudiant doit donc considérer son professeur comme un foyer de vie à l'aide duquel il construira progressivement sa véritable vie. Il doit reconnaître qu'il vit grâce à son enseignement; il doit constamment le respecter et l'estimer, ne jamais refuser son enseignement, même si sa méthode d'enseignement, lui semble sévère ou rude. Jamais, il ne doit négliger de l'honorer, aussi bien en sa présence qu'en son absence; durant toute sa vie et après sa disparition, il se doit de lui rendre hommage. De son côté, l'enseignant doit se sentir responsable de la vie de ses élèves; il ne doit jamais se laisser mais œuvrer sans arrêt jusqu'à ce qu il les ait transformés en hommes véritables et honorables; s'il arrive que ses élèves négligent leurs leçons, il ne doit pas se désespérer et s'ils font des progrès il doit les encourager. Enfin, l'enseignant ne doit jamais affaiblir le moral de ses élèves.

Deux chefs-d'œuvre importants dans l'enseignement islamique.

Dans tous les régimes sociaux de différentes sociétés humaines il existe une série de secrets dont la révélation au public peut devenir gênante pour les dirigeants qui ne cherchent qu'à satisfaire leurs ambitions personnelles. En effet, ceux-ci préoccupés uniquement de leurs propres intérêts, dissimulent aux yeux du public nombre de vérités: par exemple, lorsque plusieurs lois et règlements résultent de leurs décisions arbitraires; comme elles sont contraires aux normes sociales, à la raison et à l'intérêt public, les dirigeants de ces régimes craignent que, suite à des révélations, la contestation et la critique menacent leurs intérêts et ébranlent leur position sociale. On retrouve une telle attitude en Occident, où l'église chrétienne - et les autres églises des autres religions - empêchait les citoyens de penser librement. Les autorités ecclésiastiques considéraient qu'elles étaient les seules compétentes pour interpréter et commenter les sciences et les textes de la religion; les profanes ne devaient pas s'immiscer dans leur propriété réservée mais, devaient se contenter de suivre leurs directives. Ainsi, les gens devaient accepter tout ce que disait l'Eglise et ils ne disposaient d'aucune possibilité pour discuter ou étudier librement les problèmes. C'est, d'ailleurs, ce monopole et cette méthode autoritaire qui ont dévalorisé les conceptions religieuses du monde et notamment, la conception chrétienne; celle-ci, aujourd'hui, confirme, de façon exemplaire, ce déclin des valeurs religieuses occidentales.

Contrairement aux autres conceptions religieuses ou laïques, la conception islamique est sûre de sa vérité, assurée de sa légitimité. Aussi, aucun point sombre ne vient obscurcir sa voie:

1- L'Islam ne dissimule aucune vérité et ne permet pas à ses fidèles de le faire; en effet, les règlements de cette religion sacrée sont, en fait, basés sur la loi de la création et de la nature divine et rien n'est donc réfutable du point de vue de la vérité.

L'Islam considère la dissimulation de la vérité comme un péché capital. Dieu le Tout Puissant, a maudit ceux qui dissimulent la vérité: "Ceux qui cachent les Signes manifestes et la direction que nous avons révélée depuis que nous les avons fait connaître aux hommes au moyen du Livre: Voilà ceux qui Dieu maudit, et ceux qui maudissent, les maudissent,..." (Coran, 2:159).

2- L'Islam a commandé à ses fidèles de méditer librement sur les vérités et les sciences de ne pas se hâter, de s'interroger profondément dès le moindre doute pour éviter que leur foi soit assombrie par l'ombre de l'incertitude. S'il arrive à un Musulman de douter à propos de quelque chose, il doit tâcher de trouver la réponse en toute sincérité; il se doit de résoudre librement son problème. Le Seigneur Tout Puissant déclare: "Ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. I1 sera sûrement demandé compte de tout: de l'ouïe, de la vue et du cœur" (Coran, 17:36).

Dissimuler ses opinions et s'abstenir de dire la vérité

L'œuvre la plus précise de l'homme consiste à discerner, à reconnaître les vérités à l'aide de son intelligence et de sa pensée. C'est, d'ailleurs, ce qui fait la dignité et l'honneur de l'homme, ce qui le place au-dessus des animaux en effet, le sens des réalités et l'amour du prochain s'opposent à ce que l'homme délaisse sa liberté d'opinion pour des idées stéréotypées; ils l'empêchent de perdre la raison en se cachant la vérité et en abandonnant les conceptions divines. Cependant, il faut avoir présent à l'esprit que dans certains cas, certaines conditions, le bon sens le pousse à dissimuler ses opinions, à surseoir l'expression de la vérité: ainsi, quand les gens sont inaptes à saisir la vérité des choses; quand ils se révèlent butés, il devient dangereux pour l'homme de défendre et d'exprimer ses idées; ses biens et sa vie peuvent être menacés.

Aussi, dans des situations pareilles, il est préconisé et, même exigé, de taire ses sentiments et pensées pour préserver l'homme et la vérité sacrée du moindre préjudice.

Dans nombre de récits rapportés par les Imams "des gens de la Maison", on conseille vivement aux Musulmans de ne pas s'interroger sur certaines questions qui dépassent l'entendement des simples. Le Seigneur Tout Puissant évoque dans deux versets la dissimulation des opinions, cette restriction mentale ou autocensure (taqié) née de la crainte: "Que les croyants ne prennent pas pour amis des incrédules de préférence aux croyants. Celui qui agirait ainsi, n'aurait rien à attendre de Dieu - à moins que ces gens là ne constituent un danger pour vous- Dieu vous met en garde contre lui-même, le retour final sera vers Dieu. Dis: "Si vous cachez ce qui est dans vos cœurs, ou bien, si vous le montrez, Dieu le connaît" (Coran, 3:28-29).

"Celui qui renie Dieu après avoir cru, non pas celui qui subit une contrainte et dont le cœur reste paisible dans la foi, celui qui délibérément ouvre son cœur à l'incrédulité: la colère de Dieu est sur lui et un terrible châtiment l'atteindra" (Coran, 16:106).

Conclusion:

Pour l'Islam, dans certaines conditions, il est non seulement permis mais, recommandé de dissimuler la vérité:

     

  1. La dissimulation (taqié) peut s'effectuer quand on constate qu'il n'est plus possible de propager la vérité, sinon en risquant sa vie et ses biens.

     

     

  2. Quand les gens n'arrivent pas à saisir la vérité et lorsque la manifestation de celle-ci provoque chez eux l'égarement ou le mépris et l'offense.

     

3- Quand l'expression de la libre pensée entraîne, par suite du manque d'aptitude des hommes, la déformation de la vérité et l'égarement des hommes.

De l'idjtihâd (effort d'interprétation de la loi) et du taqlid (imitation)

Tout ce dont l'homme a besoin dans sa vie courante et toutes les activités qu'il devrait entreprendre, s'il voulait satisfaire tous ses besoins, ne correspondent pas aux capacités limitées d'un homme ordinaire. Celui-ci ne peut, non seulement, les maîtriser mais, il ne peut même pas les inventorier; aussi, dans ces divers domaines il lui est impossible de se spécialiser et de les connaître parfaitement. D'autre part comme l'homme agit suivant sa raison et sa volonté, c'est-à-dire, ne se décide à entreprendre une action ou à résoudre un problème qu'en connaissance de cause, il doit ou bien maîtriser lui même la question ou faire appel à des experts en la matière. Ainsi, lorsqu'on a affaire à une maladie on fait appel à un médecin pour hâter la guérison; lorsqu'on veut bâtir une maison, on demande à un architecte d'en dessiner le plan, on recourt à un maçon pour la construire, on commande les portes et les fenêtres au menuisier. Autrement dit, on fait confiance à des spécialistes, à des personnes qualifiées dans ces domaines.

On peut donc dire que l'homme se réfère, dans la plupart de ses activités, à des autorités et suit leurs directives; mis à part quelques actes, dans son existence il ne fait que s'en remettre à d'autres, à observer leurs décisions, à les prendre pour modèle (taqlid).

Celui qui prétend: "Je n'accepterai jamais dans ma vie de suivre ou de m'en remettre à un autre", ou bien il n'a rien compris, ou bien il est sous l'emprise d'idées pernicieuses. L'Islam, qui a fondé sa loi sur la nature divine de l'homme, n'a fait que suivre cette méthode. L'Islam a ordonné à ses fidèles d'apprendre les sciences et les prescriptions religieuses et la source de celles-ci ne sont autre que le livre divin, la Sunna du Prophète et des Imams.

I1 est clair que l'acquisition de toutes ces connaissances religieuses n'est pas à la portée de tous; tous les Musulmans ne peuvent y parvenir et seul un petit groupe peut consacrer son temps à l'étude approfondie des sciences islamiques.

Par conséquent, le commandement islamique se présente sous la forme suivante: les Musulmans qui n'ont pas la possibilité de s'instruire théoriquement aux sciences et règles de la religion musulmane, doivent se référer à ceux qui ont approfondi et réfléchi sur ces questions; ils doivent accomplir leurs devoirs religieux en suivant ceux qui ont la compétence nécessaire. Le savant qui acquiert théoriquement la connaissance des prescriptions religieuses est appelé "modjtahid" et son activité "idjtihâd" ou effort d'interprétation et d'élaboration de la loi. Celui ou celle qui se réfère et obéit au "modjtahid" est dénommé "moqâled" et son acte "taqlid" ou immitation.

I1 est bon de rappeler que cette "observance", cette "imitation" ne concerne que le culte, les normes et les règles pratiques de la religion. On ne peut "imiter" les principes de la foi jusqu'ils relèvent de la conviction propre à chaque individu; c'est-à-dire, qu'on ne peut considérer la foi des autres semblables à la sienne et fonder sa croyance sur celle de son voisin: ainsi, on ne peut pas dire que Dieu est unique parce que nos pères, nos savants le disent; ou bien la vie future existe parce que tous les Musulmans en sont convaincus. Chaque Musulman se doit de connaître les principes de sa foi; il doit pouvoir étayer - même d'une manière des plus simples - ses convictions fondamentales.