LA VERITE SUR LE SHI'ISME LA REFORME

Partie 2

 

par 'Ala'ud-Din As-Sayyid Amir Muhammad Al Qazwini

 

traduit par le Dr. Abu'Ali Hashimi

15.De l’opposition aux Textes divinsDe l’opposition aux Textes divins

Dans la page (36), le dr. El Mûssawî dit:

« Si l’lmamat était institué suivant un texte divin et selon un ordre émanant du ciel quel que fut le dépositaire, 'Ali ou un autre, toutes les justifications et les dires que les narrateurs Shi’ites et les ulémas de l’école imamite s’en iraient en pure perte car si le Califat était d’ordre divin personne, quel que soit son statut en Islam ne saurait aller contre ou s’y opposer quelles que soient les justifications ou les croyances avancées par les Compagnons. Ni ‘Ali ni un autre que ‘Ali n’avait pu arrêter l’application d’un texte divin provenant de la Révélation... ».

 

Dans la page (37), il dit:

 

« Avec tout ce que nous avons dit en détails sur le Califat, que s’il avait été basé sur un texte divin, personne quel que soit son rang, n’aurait pu agir en contradiction avec (lui) ou l’ignorer ou le nier. Mais, voilà, nous sommes en présence d’un grand groupe d’ulémas Shi’ites qui ont négligé cette question et optèrent, au sujet de l’allégeance prêtée par l’imam aux autres Califes, pour différentes interprétations: la Taqiyya, la peur, la contrainte...

Réponse:

Pour ce qui est des agissements des Musulmans -les Compagnons en particulier- allant aux antipodes des Textes religieux-Coran ou Sunna, ils sont si nombreux qu’on ne peut les nier sauf si l’on nie ce qui est nécessairement établi dans la religion des Musulmans. Mais du fait que le dr El Mûssawî manquait de connaissances et n’est pas renseigné sur ce que contiennent les livres, il a nié l’existence de ces oppositions aux textes religieuses.

Ou bien il croit comme d’autres -que ceux ci se limitent au Coran, à l’exclusion de la Sunnah, sous prétexte qu”Allah n’a rien omis dans le Livre”, sachant que le dr. El Mûssawî fait partie de ceux qui se sont opposés aux Textes coraniques comme ceux relatifs au mariage temporaire, à l’obligation du Khoms, signalés plus haut et sujets, incha'Allah, à de plus amples développements ultérieurs.

La première transgression par les Musulmans d’un Enoncé législatif fut celle opposée au Messager (SAW) lorsqu’il demanda aux gens de lui présenter l’encrier et « le papier » afin qu’il écrivît pour eux ce qui les préserverait de l’égarement après lui. L’un d’eux dit alors:

« le Prophète divague; le Livre d’Allah nous suffit: « On n’a rien omis dans le Livre ».

Les Musulmans sont unanimes à admettre ce récit sauf le dr. El Mûssawî.

La deuxième transgression de l’Enoncé législatif fit celle opposée au Prophète (SAW) lorsqu’il leur ordonna d’expédier l’escadron de Ussâmah, qui comportait une majorité de Compagnons, en leur enjoignant: « expédier l’armée de Ussâmah; est maudit quiconque s’y attarde ». C’est ordre n’était-il pas adressé aux Compagnons du Prophète (SAW)? Ont-ils obéi ou désobéi ? En donnant cet ordre, divaguait-il ? Quelle réponse donnera alors El Mûssawî ?

Le dr. peut-il alors s’étonner que les Musulmans aient violé les Enoncés coraniques et les hadîths prophétiques relatifs au Califat de l’Imam ‘Ali ?

Nous en avons cité le verset de la Maison ou l’avertissement, le verset de la Wilâyah, le verset de la purification, celui de la Mawaddah, le hadîth d’Al Ghadîr, celui du statut, celui du Thaqalayn, de l’Arche et d’autres.

Tous constituent des textes annonçant explicitement à qui revenait le droit à la succession.

Ces récits si éloquents en la matière, sont-ils pour le dr. étrangers aux textes législatifs alors que tous les Musulmans les tiennent pour confirmés ? Le Prophète (SAW) ne les a-t-il dits que par affection pour son cousin 'Ali b. Abî Tâlib ?

Ces versets cités n’ont-ils aucun sens ? Et d’autres questions posées au dr El Mûssawî. Si le lecteur veut plus d’exemples quant aux violations des textes législatifs par certains Compagnons. en voici quelques uns:

 

Texte: 1

 

Allah-gloire à Lui dit: “Quiconque jouira d’une vie normal entre le petit et le grand pèlerinages (la ‘Umra et le hadj) enverra l’offrande qui lui sera facile. Celui qui n’en trouvera pas les moyens la compensera par un jeûne de trois jours, durant le pèlerinage et de sept jours lorsque vous serez de retour, Soit, dix jours entiers. Voilà pour celui qui n’a pas de famille auprès de la Mosquée sacrée »(196/ II).

L’ imam Ibn ‘Abdul-Barr Al Qurtubî dit: “Nul désaccord entre les ulémas que la jouissance dont il s’agit dans le verset est la ‘Umra effectuée avant le pèlerinage pendant les mois du pèlerinage * I

Je dis que cette disposition concerne obligatoirement, en raison de l’énoncé coranique même, le pèlerin venant de l’extérieur de la Mecque. Mais certains musulmans violèrent ce texte et interdirent la jouissance du pèlerinage.

A ce propos, l’imam Ahmad rapporte dans son Musnad à partir d’Abîn-Nadir qui dit:

« J’ai informé Jâbir b. Abdullah qu’lbn az-Zubayr (r.d) interdisait le pèlerinage de jouissance alors qu’lbn ‘Abbâs (r.d) l’ordonnait » Il répondit: « j’étais présent quand cela s’est dit, nous avons effectivement pratiqué la jouissance du pèlerinage avec le Prophète (SAW) (‘Affân ajoute: et avec Abî Bakr). quand ‘Umar prit le pouvoir, il sermonna les gens et dit: Le Coran reste le Coran et le Messager d'Allah est le Messager: certes, iI y avait deux jouissances à l’époque du Prophète (SAW); l’une celle du pèlerinage, l’autre celle des femmes...” * 2

- L’imam Muslim rapporte dans son sahîh un récit à partir d’Abî Nadirah qui dit:

« J’étais chez Jâbir b. Abdullah quand quelqu’un vint et lui dit: « Ibn ‘Abbâs et lbn az-Zubayr ne sont pas d’accord sur les deux jouissances !» Jâbir répondit:

"Nous les avons pratiquées ‘Umar nous en a empêchés alors nous n’y sommes plus revenus » * 3

- Dans un autre récit, Muslim rapporte: « lbn ‘Abbâs ordonnait la jouissance tandis qu’Ibn az-Zubayr l’interdisait, j’en ai parlé à Jâbir b. Abdullah qui dit: « c’est entre mes mains que se déroula la discussion. En fait nous avons pratiqué la jouissance avec le Messager d’Allah (SAW); quand ‘Umar est venu, il a dit: « certes Allah rendait licite à son Messager ce qu’Il voulait. Le Coran est arrivé â son terme; complétez alors le pèlerinage et la ‘Umra pour Allah » *4

- Un autre récit est rapporté par Abû Mûssâ qui donnait des consultations favorables à la jouissance. Mais un jour un homme lui dit: doucement dans tes avis religieux car tu ne sais pas ce que le commandant des Croyants a instauré après toi en matière de pèlerinage !

Plus tard, Abû Mûssâ, pour s’en informer, rencontra ‘Umar qui lui dit: « je savais que le Prophète (SAW) le faisait ainsi que ses Compagnons mais je n’ai pas aimé qu’ils (les pèlerins) se reposassent avec elle (les épouses) sous les arbres d’Al-Arak puis s’en allassent en pèlerinage, les gouttelettes d’eau (du lavage rituel) leur tombant de la tête" *5

 

- Dans un autre récit du Sahîh, Muslim rapporte ceci:

 

" Uthmân appelait à la prohibition de la jouissance ou la Umrah; 'Ali lui dit alors :interdis-tu ce que le Messager d’Allah (SAW) a fait? « ‘Uthmân répondit:"Laisse-nous de toi !» *6.

- Dans un autre récit, ‘Atâ’ raconte: « Jabîr b. Abdullah est venu pour effectuer le petit pèlerinage (la ‘Umrah); nous nous rendîmes chez lui et les gens lui posèrent des questions, notamment celle relative au pèlerinage de jouissance: « Oui, nous l’avons pratiqué à l’époque du Messager(SAW), au temps d’Abî Bakr et de‘Umar» *7

- Dans le chapitre consacré par Muslim au pèlerinage de jouissance, (dans le livre du mariage), il rapporte ce récit: lbn ‘Abbâs qu’on consulta au sujet du pèlerinage de jouissance le donna pour permis (par la Shari’a ) tandis qu’lbn az Zubayr le prohibait. Ibn ‘Abbâs rétorqua alors : «voici la mère d’lbn az-Zubayr elle vous dira que le Messager d’Allah (SAW)l’a autorisé, entrez donc chez elle ! Le narrateur ajoute: « nous sommes entrés chez elle, chez une vieille femme réservée et aveugle. Elle dit: «Certes, le Messager d’Allah l’a autorisé».

- At-Tirmidhî rapporte qu’Ibn ‘Umar après qu’on lui avait demandé s’il était licite répondit : "Oui il (le pèlerinage de jouissance) est licite. On lui rétorqua alors: « Ton père l’a prohibé!» Ce à quoi il répliqua: " Si mon père le prohibait et que le Messager d’Allah le pratiquait, suivais-je l’ordre de mon père ou celui du Messager d’Allah (SAW) ? Son interlocuteur répondit: celui du Messager d’Allah (SAW)! « Eh bien, conclut lbn ‘Umar. le Messager l’a pratiqué» *8

D’autres récits authentiques confirment l’interdiction du pèlerinage de jouissance en opposition avec les Textes divins.

Texte : 2

Allah-gloire à Lui dit :" Celles des femmes dont vous avez tiré jouissance, donnez-leur leurs douaires comme une imposition (Farîdah)(V:34/ IV).

Ce noble verset affirme le caractère licite du mariage temporaire-mariage de jouissance -mais certains musulmans l’interdirent après qu’Allah et Son Messager l’eurent instauré. Des musulmans l’ont pratiqué du vivant du Prophète (SA W) et on continua à le pratiquer jusqu’à ce que ‘Umar b. Al Khattâb, du dessus de la chaire annonçait: « deux actes de jouissance existaient au temps du Messager d’Allah; je les interdis et je punis quiconque les commet: le pèlerinage de jouissance et le mariage de jouissance » *9

Les traditionnistes sunnites, dans leurs compilations de hadith authentiques et les érudits parmi eux ont rapporté des traditions relatives àcette question. En voici un aperçu:

- Muslim rapporte dans son Sahîh (lettre:1 du 2ème récit de Muslim) avec, en outre cette addition: « tranchez la question du mariage avec les femmes. Si on m’amène un homme qui s’est marié temporairement avec une femme, je le lapiderai » * 10.

- Jâbir b. Abdullah rapporte ce récit: " Nous pratiquons le mariage temporaire en donnant une poignée de dattes et de farine, au temps du Messager d’Allah (SAW) et d’Abû Bakr, jusqu’à ce que ‘Umar y mette fin au sujet de ‘Armu b. Hurayth »* 11 (Le hadîth d’Abi-Nadirah est similaire)*12

- Qays dit: "J’ai entendu ‘Abdullah qui nous disait: “nous étions en guerre au temps du Prophète (SAW) sans ètre accompagnés de nos femmes. Nous lui demandâmes alors: ‘pratiquerons-nous la castration ?

” Il nous l’interdit puis nous autorisa à nous marier temporairement avec une femme en échange d’un vêtement (d’une étoffe) ». Sur ce, ‘Abdullah récita, à l’appui, ce verset coranique: « ô vous qui croyez! Ne déclarez pas illicites les excellentes nourritures qu’Allah vous a permises. Ne soyez pas des transgresseurs » (V:87/ V) *13

- Le récit relatif à la polémique engagée entre ‘Ali (a.s) et ‘Uthmân au sujet du la mut’a) *14

- L’imam Ahmad rapporte à partir de ‘Abdulmalik et ‘Ata’ citant Jabîr b. Abdullah qui dit: « Nous avons pratiqué le mariage de jouissance au temps du Messager d’Allah (SAW), d’Abû Bakr et de ‘Umar jusqu’à ce que ce dernier nous empêchât finalement » *15

- -A ce sujet Al Qalaqashandî dit: « il (‘Umar) fut le premier à interdire le mariage de jouissance qui consiste à ce qu’on se marie en échange de quelque chose avec une femme jusqu’à un terme déterminé. Ceci était permis par cela » *16

Pour plus d’exemples de violations des textes coraniques, que le lecteur revienne au livre de Sayyid ‘Abdul-l-Hussayn Sharaf-ad-Dine “An-Naçu Walijtihâd”.

Le Hadîth du Bassin prouve l’existence des violations des textes législatifs par certains Compagnons

 

Dans la page (37), le dr. El Mûssawî dit:

 

« Ainsi, il s’agit de démolir tout ce qui se rapporte à l’époque de l’apostolat et aux Compagnons du Prophète (SAW) parce que le seul moyen pour faire apparaître cette époque sous un jour ténébreux est de donner l’impression que cette société islamique s’était mise en dehors des dispositions divines les plus claires. Cela ne peut se faire qu’avec la présentation d’un Califat dévolu à ‘Ali par le biais d’une nomination divine mais contestée par tous les Compagnons qui savaient ce qu’ils faisaient après avoir pris acte de ce que le Prophète leur avait transmis à ce sujet...”

Je dis:

L’attitude des Shi’ites et de leurs ulémas à l’égard des Compagnons du Messager d’Allah (SAW) ne diffère guère de l’islam et de ce qu’enseignent le saint Coran et la Sunnah prophétique.

Mais le dr. El Mûssawî et consorts veulent que les Shi’ites s’opposent à l’Enoncé coranique à la révélation explicitée par le Prophète (SAW) et qu’ils jugent équitables tous les Compagnons quitte à s’opposer ouvertement aux textes coraniques. Les Shi’ ites pensent que des groupes de Compagnons du Messager d’Allah (SAW) tant de son vivant qu’après sa mort, pratiquèrent quelques infractions aux Textes, ce qui amena le Coran à les taxer d’hypocrisie et d’apostasie. C’est l’image obscure; comme dit le dr. El Mûssawî, de cette société islamique dans sa transgression des ordres divins les plus clairs.

S’il n’y avait pas eu ces violations commises par certains Compagnons, le Coran ne les aurait pas taxé d’hypocrisie et d’abjuration. Le dr. El Mûssawî aurait dû mettre en cause les textes de la Shari’a qui évaluèrent les actes des Compagnons du Messager d’Allah (SAW) et non les Shi’ites car la logique Shi’ite consiste dans la foi en tout ce que déclare le Coran, et est en confirmé par la Sunnah prophétique.

D’où la qualification des Compagnons (r.d) dans la croyance Shi’ ite, par les qualifications: données par le Coran. Ainsi parmi eux, il y a les pieux, tes combattants dans le chemin d’Allah, les hypocrites, les apostats... Ceci est le résultat de la violation par ces Compagnons des textes divins figurant dans le Coran et dans la Sunnah authentique.

Dans le Coran: Citons à titre d’exemples les versets des sourates suivantes:

At-Tawbah(IX), Al Munâfiqûn(LXIII), Al Ahzâb(XXXIII), dans cette dernière, on lit:

"Quand les regards se détournèrent (de terreur), que les coeurs remontèrent aux gorges et que vous en vîntes à suspecter Allah. En cette circonstance, les Croyants furent éprouvés et violemment ébranlés, quand les Hypocrites et ceux au coeur qui est malade s’écrièrent: « Allah et Son Messager ne nous ont fait promesse que par tromperie... » (Vs: (10-11-12).

C’est dans ce sens qu’Al Bukhârî rapporte dans son Sahîh, citant Abdullah b. Yazid qui dit: « j’ai entendu Zayd b. Thâbit (r.d) qui dit:

" Quand le Prophète (SAW) s’est dirigé vers Uhud, qu’un groupe de ses Compagnons retourna, fuyant la guerre et que certains dirent “tuons les”; d’autres dirent “ne les tuons pas”, cette révélation coranique fut descendue « A l’égard des Hypocrites, pourquoi deux partis?» (V:90/ IV) *17

Parmi les textes coraniques qui prouvent l’existence de certains hypocrites parmi les Compagnons du Messager d’Allah (SAW), citons ce verset: «...Et parmi les habitants de Médine, il est des Hypocrites qui sont diaboliques en “hypocrisie”. Vous ne les connaissez point mais Nous, nous les connaissons. » (V:lOl/lX). Et cet autre verset: «Muhammad n’est qu’un Prophète; des prophètes ont vécu avant lui. Retourneriez-vous sur vos pas s’il mourait, ou s’il était tué? » (V:144/lll).

Dans la Sunnah, les hadîths relatifs au Bassin prouvent que les Compagnons du Prophète n’étaient pas tous équitables. Parmi eux, il y avait même des hypocrites et des apostats.

Les récits d’Al Bukhâri :

Concemant les Compagnons: Le Prophète(SAW) dit:

« Pendant que je me tenais debout, auprès du Bassin, un groupe de gens que je connaissais vint vers moi. Un homme se dressa alors entre nous et dit; “allons venez !”

“- Je lui dis: “où vont-ils

- Il répondit “en Enfer, par Allah !”

- Qu’est-ce qu’ils ont fait “lui dis-je”

- Il répondit: ‘ils ont renoncé à toi” Je ne voyais échapper qu’une petite minorité” *18.

Dans une autre narration, Ibn-ul-Musayyab raconte: « .. Le Prophète (SAW) dit: " Des hommes parmi mes Compagnons viendront me rejoindre au Bassin mais on les séparera de moi.

Je dirai alors: "Seigneur ce sont mes Compagnons ! " Il répondra; " tu ne sais pas ce qu’ils ont provoqué après toi: ils se sont retournés à leur ancien état» * 19

Dans une autre narration à partir de ‘Adbullah, le Prophète (SAW) dit: « je vous devancerai au Bassin, puis des hommes parmi vous seront levés et éloignés de moi, je dirai: “O mon Seigneur! ce sont mes Compagnons”. On me répondra: “tu ne sais pas ce qu’ils ont provoqué après toi!” » * 20.

Le récit rapporté par Anas b. MAlik (r.d) est similaire ainsi que celui d’Abî Hurayrah * 21

Dans celui de Sahl b. Sa’d, le Prophète (SAW) dit: «je vous devancerai au Bassin (l’abreuvoir), ceux qui passeront auprès de moi pourront boire, ceux qui y boiront n’auront jamais soif Beaucoup de gens que je connais et qui me connaissent viendront vers moi pour boire, mais ils seront séparés de moi..."

Ibn ‘Abbâs, à propos du verset coranique « Allah a pris Ibrâhîm pour ami, (V:125/IV) rapporte un récit similaire, avec cette addition: je (le Prophète) dirai alors ce que dis le serviteur pieux (issâ, Jésus (a.s)) « J’ai été témoin à leur encontre, tant que je suis demeuré parmi eux » * 22.

Al ‘Ala’ b. Al Musayyab cita son père qui raconta: «j’ai rencontré Al Bara b. Azib (r.d) puis je dis: « félicitation pour toi, tu as été le Compagnon du Prophète (SAW), tu lui as prêté allégeance sous l’Arbre ! » Il me répondit: « ش mon neveu, tu ne sais pas ce que nous avons provoqué après lui » * 23

Sous le titre: « la peur du Croyant de voir son oeuvre rendue vaine, sans s’en rendre compte» lbn Abi Mulaykah dit: « J’ai rencontré trente Compagnons du Prophète (SAW) tous avaient peur d’être atteints d’hypocrisie. Nul d’entre eux ne prétendait avoir le foi de Jibrîl (Gabriel) et de Mikâîl » * 24

Les récits rapportés par l’imam Muslim :

Selon Ibn Abbâs, « . . Des hommes appartenant à ma Communauté seront amenés, dit le Prophète, puis écartés à gauche. Je dirai alors: “O Seigneur! ce sont mes Compagnons !” On me répondra: “tu ne sais pas ce qu’ils ont provoqué après toi!” Je dirai alors comme le serviteur pieux.. Puis on me répliqua: “ils n’ont cessé de revenir en arrière depuis que tu les as quittés » *25

D’après Abî Hurayrah le Prophète(SAW) dit: « Ma Communauté viendra auprès moi au Bassin, pendant que j’en éloigne les gens comme l’homme (parmi vous) éloigne les chameaux étrangers des siens; ils (les Compagnons) demandèrent: ش Messager d’Allah ! Nous reconnaîtras-tu ? Il répondit: « oui, vous aurez une marque que n’aura personne d’autre que vous, vous viendrez auprès de moi, le visage et les membres marqués par vos ablutions ». Mais un groupe parmi vous sera écarté de moi et n’y arrivera pas (au Bassin). Je dirai alors: « ض Seigneur! ceux-ci font partie de mes Compagnons ! » Un ange me répondra: « sais-tu ce qu’ ils ont provoqué après toi ? »

Dans une autre narration: «je les devancerai au Bassin et des hommes en seront éloignés comme on éloigne (ici-bas) le chameau égaré. Je les appellerai : “Venez !” “on me dira: “ils ont changé après toi”. Je dirai alors: “ loin! loin!” »* 26

Les récits rapportés par l’imam Ahmad

D’après Abî Sa’îd Al Khudrî, le Prophète (SAW) dit: « Pourquoi des gens disent que la parenté du Messager d’Allah (SAW) ne servira pas son peuple? » Si, par Allah ! C’est que ma parenté est un lien fort ici-bas et dans l’au-delà. O les gens je vous devancerai au Bassin. Quand vous viendrez auprès de moi, un homme dira ش Messager d’Allah, je suis un tel fils de tel..., un autre dira la même chose ? je dirai alors: « quant à la lignée (la parenté) je la connais, mais vous avez provoqué (des choses) après moi et vous êtes revenus en arrière! » * 27

Dans une autre version... Il(le Prophète) dit "..Je dirai alors: loin! loin! A ceux qui ont changé après moi !" *28

-Dans le récit d’Anas b. Mâlik: « Deux hommes parmi mes Compagnons viendront vers moi au Bassin. Que je les verrai, ils seront levés et écartés de moi » * 29

Abû Bakrah rapporte que le Messager d’Allah (SAW) dit: « Des hommes parmi mes Compagnons viendront boire du Bassin auprès de moi mais quand ils seront élevés et que les aurai vus, on les éloignera de moi. Alors, je dirai: "Seigneur ! ce sont mes Compagnons !" On me répondra: “tu ne sais pas ce qu’ils ont provoqué après toi!” * 30

Dans une version, il est ajouté: "...Ils n’ont cessé de revenir en arrière depuis que tu les as quittés...” * 31

 

Le récit d’lbn Mas’ûd est similaire. ..*32

 

Sheikh Mahmûd Abû Rayyah, citant Al Baghawî et d’autres d’après lbn ‘Abbâs, rapporte que ce dernier dit:

« Le Messager d’Allah ne connaissait pas les Hypocrites jusqu’à la révélation de la sourate Bara’ah (l’immunité IX autre nom d'at-Tawbah).

Avant il connaissait certains de leurs qualificatifs, propos et actes dévoilés dans d’autres sourates révélées avant Bara’ah notamment Al Munâfiqûn (LXIII),, Al Ahzâb (XXXIII), An-Nissa(IV), Al-Anfâl( VII). Al Qitâl (XLIII), Al Hashr(LIX). La Sourate Bara’ah, les mis à découvert et dévoila toutes les façons de leur hypocrisie manifeste et cachée.

C’est pour cela que cette sourate est appelée aussi la déshonorante, la dispersante, la provocante, la creusante, la démolissante et la sourate du châtiment »

Du fait de ces traditions, les Shi’ites croient que les Compagnons du Messager d’Allah (SAW) n’étaient pas tous justes ou équitables. Ils n’étaient pas tous croyants puisque les textes parlent des hypocrites et des apostats parmi eux. Ceci est le résultat de leur opposition aux dispositions de la Shari’a notamment à la désignation de l’Imam ‘Ali au Califat.

Ainsi, les Shi’ites déterminent leur croyance à l’égard des Compagnons en fonction de ces textes et traditions afin de ne pas tomber sous l’effet de ce verset coranique: « .. . Celui qui se sépare du Prophète après avoir clairement connu la vraie Direction... »(15/IV) En effet quelle direction est elle plus nette que celle dégagée des hadîths du Prophète (SAW) ?

Tous les Musulmans y souscrivent. Mais le dr. E! Mûssawi dont les yeux sont couverts d’un voile opaque n’a pu voir ces textes authentiques et rapportés par des narrateurs successifs.

A l’instar d’Ibn Hazm, d’Ibn Khaldûn, d’Ahmad Amîn, de M. Abu Zohra, du dr. Ahmad Shalabî, d’lhssân Dhahîr, de Mûssâ Jârullah le Turkmène et d’autres négateurs de ces hadîths, le dr. El Mûssawî s’y est opposée ouvertement alors qu’ils auraient dû éviter d’attaquer les traditions prophétiques pour ne pas tomber sous l’effet de celle-ci :

« Si quatre défauts se réunissent dans le comportement d’un individu, il sera entièrement hypocrite; s’il n’en a qu’un, il a néanmoins une marque d’hypocrisie jusqu’à ce qu’il s’en débarrasse: s’il ment quand il cause, s’il trompe quand il passe un acte ou un engagement, s’il est grossier quand il discute (se dispute) » * 34

De ce qui précède, on comprend cette aberration dans les propos du dr. El Mûssawî quand il dit (p:38):

« Voici le résumé de ce qu’écrivirent certains ulémas Shi’ites et de ce que rapportèrent certains de leurs traditionnistes -qu’Allah leur pardonne-explicitement ou implicitement, au sujet de l’imam ‘Ali. Je ne sais quelle serait la position de ceux-ci, le jour du Jugement Dernier, quand l’Imam en appellera à l’arbitrage du Seigneur contre eux. Je crois aussi fermement que parmi la majorité *63 de ceux-ci se trouve un groupe non négligeable qui contribua au changement du cours de la pensé islamique unifiée, en faveur de la discorde et de l’hypocrisie et en vue d’abattre l’Islam et les Musulmans y compris ‘Ali et ‘Umar. En apparence. ils étaient les protecteurs de la confession Shi’ite mais en fait le but était de détruire toutes les confessions voire de s’attaquer à I’ lslam... »

Je dis :

A l’examen du livre « le Shi’isme et la réforme » on n’y trouve en définitive que l’injure et l’attaque contre les ulémas Shi’ites et c’est là le but pour lequel le livre fut composé.

Quant aux traditions rapportées explicitement ou implicitement, au sujet de l’imam 'Ali (a. s) il a été montré qu’il s’agissait d’ouvrages sunnites et non des textes Shi’ites. De ceux-ci, le dr. El Mûssawî n’a cité aucun dans son livre. Cela fait partie aussi de ses fabulations forgées contre les Shi’ites.

Quant à son propos : «je ne sais quelle sera la position de ceux-ci le Jour du Jugement Dernier... » et bien, leur position est claire et conforme à la sunnah dont ce hadith du Prophète (SAW); «ش Seigneur! soutiens ceux qui le (‘Ali) soutiennent; sois l’ennemi de ses ennemis, donne la victoire à ceux qui combattent avec lui, abandonne ceux qui l’abandonnent et fais que le Vrai soit là où il Se trouve ».

Ce hadîth est-il applicable à ceux qui soutiennent ‘Ali et combattent avec lui où ceux qui l’abandonnent en ennemis ?

Si le dr. El Mûssawî choisit la première réponse, son propos susmentionné sera sans objet et sa position intenable le Jour du Jugement Dernier quand l’imam ‘Ali lui dira: « Tu as tranché ma parenté ; tu n’es pas de moi »

Par contre, les ulémas Shi’ ites et leurs traditionnistes qui soutiennent l’imam ‘Ali (a. s) seront seuls concernés par le dit hadith (SAW). Quant à la position de ceux qui l’abandonnèrent, lui déclarèrent la guerre et démentirent ce que le Prophète (SAW) avait dit à son sujet, elle peut être connue à la lecture du livre « le Shi’isme et la réforme » dont l’auteur récuse les récits rapportés dans la pure sunnah du Prophète (SAW).

Quant à son propos relatif au changement opéré dans la pensée islamique pour la faire dévier, nous demandons au dr. El Mûssawî : Qui a contribué vraiment à ce changement ?

Sont-ce les ulémas Shi’ ites ou ceux qui se sont attaqués aux Textes, les ont détournés en les déplaçant de leurs endroits ou en en niant l’existence comme si les traditionnistes ne les avaient pas rapportés et les grands érudits ne les connaissaient pas ou comme s’ils étaient une pure invention Shii’ite ?

Sont-ce ces hommes de science qui ont changé le cours de la pensée Islamique, voulu par Allah-gloire à Lui et la tradition de Son Prophète (SAW) ou ceux, qui ont nié l’existence de la nomination formelle de l’Imam ‘Ali (a. s) à tel point qu’ils ont dit: le Livre d’Allah nous suffit On n’a rien omis dans le Livre !?

Qui sont les véritables protecteurs de l’Islam ? Ceux qui ont changé, altéré en revenant sur leurs pas ou ceux qui se sont accrochés au pacte d’Allah, à Ahl-ul-Bayt (a.s) en vertu des traditions relatives à Ath-Thaqalayn ? Et que veut-il dire par « le but était de démolir toutes les confessions ». Au temps de l’Apostolat, y-avait-il des confessions ou des rites pour que les ulémas Shi’ites voulussent les démolir ?

Ces confessions dont parle l’auteur ont elles été instituées par le Messager (SAW) ou bien ne sont elles que fabrication du dr. El Mûssawî ?

Si celui-ci affirme que ces écoles ont été instaurées par le Prophète, ce sera alors un mensonge et un propos contradictoire parce que ces écoles sont venues tardivement après l’époque du Messager. Si ce n’est que fabulation du dr. El Mûssawî, alors qu’on sache qu’en vertu de leur attitude à l’égard de l’Imam, les Shi’ites attaquent toute Bid’ah ou innovation en matière de religion car le seul fait que ces écoles existent prouve qu’il y a discorde entre les Musulmans. C’est pour cela que les défenseurs de l’Islam veulent mettre fin à la discorde et à la division par la démolition de ces confessions afin que les Musulmans retournent au respect des Ordres Divins et des Traditions Prophétiques notamment le hadith d’ath-Thaqalayn :-:

Le Livre d’Allah et Ahl-ul-Bayt(as). Ainsi on lèvera la discorde et la division entre les Musulmans pour qu’ils constituent une seule Communauté.

Notes

 

Références

 

(1)Abd-ul-Hussayn Sharafùd-Oine : An-Nassu Wa al Ijtihâd. P.185

 

(2)L’imam Ahmad Al Musnad TI p.52

(3)Muslim op.cit. T4 p.131

(4)idem p.38

(5)Idem ps.45-46 et Ahmad: op.cit.T1 p.50

(6)Idem p.46

(7)Idem p.13l

(8)At-Tirmidhî op.cit. Ti p.157. Voir aussi Abd-u!-Hussayn Sh. Op.cit. p.109

(9)Al Fakhr Ar-Râzî: op.cit T10 p.50

(10)Muslim op.cit T4

(11)Idem p.131

(12)Idem p.131

(13)Idem p.l3O

(14)Idem p.45

(15)L’imam Ahmad op.cit.T3 p.34 et T1 p52

(16)Al Qalaqashandî :Ma’athir-ul-Anâqah T3 p.237 et As-Suyûtî Tarikh-ul­khulaffa p.137

(17)AI Bukhârî op.cit. T3 ps.22-23

(18)Idem T8 p.121

(19)Jdem p.l20

(20)Idem p.119. Voir aussi As-Suyûtî Al-Jami .T2 p.449

(21)Idem p.120

(22)Idem T4 p.139 et T6 p.55

(23)Idem T5p.125

(24)ldem T1 p.14

(25)Muslim: Sahîh...op.cit. T8 p.I57

(26)Idem Tl ps.150-I51

(27)L’imam Ahmad op.cit.T3 p.18

(28)Idem p28

(29)Idem p39 et p.88

(30)Idem T5 ps.48-50

(31)Idem TI p.235

(32)Idem p383 et p.2O4

(33)M.Abu Rayyah: Adwa’ ‘ala-Sunnah Al Muhammadiyyah p. 329

(34)Al Bukhârî: op.cit. Tome I p.12

L’attitude des ulémas Shi’ites à l’égard des épouses du Prophète(SAW)

Avant d’en parler, citons d'abord les dires du dr. Et Mûssawî (pages: 43-44):

« Il faut aussi que nous signalions l’attitude de l’imam ‘Ali à l’égard de Sayyidah Aïsha après la Bataille du chameau. L’imam traita la mère des Croyants avec tous les honneurs qui convenaient au statut d’épouse “veuve” du Prophète (SAW) quand il (‘Ali) la ramena de l’arène des combats accompagnée d’un certain nombre de femmes quraïchites. Quant aux Shi’ites ils ne pardonneront pas à Sayyida Aïsha son soulèvement contre l’imam lors de cette guerre... Mais j’aimerais mettre fin à ce conflit idéologique par la pure logique Shi’ite. L’imam a innocenté Sayyida Aïsha de la guerre qu’elle avait conduite. Or, l’imam est le Calife qui juge entre les gens en appliquant les principes de la justice dont il ne s’écarte même pas d’un doigt. Si, donc, l’imam avait incriminé un groupe de gens qui tirèrent parti de la naïveté de la mère des Croyants en la sortant de chez elle pour la conduite de la guerre menée contre le calife légalement élu, cela voudrait dire que Sayyida Aïsha était, selon l’avis de l’Imam, innocente de tout ce qui se rapportait à la guerre du chameau et à ses conséquences à tel point qu’il ordonna de l’honorer et de la ramener à Médine de la manière dont les livres de l’histoire sont unanimes. Il voulait, lui, le juge équitable, prouver son innocence face à la guerre précitée. Personne donc n’a le droit d’attaquer ou de critiquer Sayyida Aïsha, faisant fit de l’action de l’Imam et de son opinion exprimée clairement par lui dans son sermon relatif à la guerre du chameau et à l’échec de la mère des Croyants dans sa conduite: « après tout l’Imam ‘Ali, a dit elle (sayyida Aïsha), tous les respects qui lui étaient dus avant. Le Jugement, lui, appartient à Allah exalté soit Il »

 

Réponse

 

 

-Premièrement :

 

le dr.El Mussawi aurait dû d’abord faire preuve de probité et de clarté en citant les propos complets de l’imam 'Ali (as) qui a dit:« Quant à elle (Aïsha), elle fut attrapée par l’opinion des femmes et par une rancune bouillonnant dans son coeur comme fait la forge du forgeron. Si elle avait été appelée à nuire à quelqu’un d’autre que moi, elle ne l’aurait pas fait. Après tout, elle a tous les respects qu’on lui devait avant. Le Jugement, lui, appartient à Allah-exalté soit Il. ».

Sheikh Muhammad ‘Abdu dit dans son commentaire : « sa rancune et sa rancoeur étaient en bouillonnement permanent comme la forge du forgeron qui reste en ébullition tant que l’artisan continue son oeuvre. Si on lui avait proposé de porter atteinte sous forme de méfaits et d’agressivité à quelqu’un d’autre que moi, elle ne l’aurait pas fait car sa rancune était particulièrement nourrie contre moi » * 1.

 

-Deuxièmement :

 

le jugement du dr. El Mûssawî relatif à la naïveté de ‘Aïsha, la mère des Croyants dans sa rébellion contre le calife légitime, est nécessairement faux parce que ceux qui se sont soulevés avec elle étaient parmi les grands Compagnons du Prophète (SAW) (grands selon la terminologie du dr. El Mûssawî). En tête de ceux-ci il y avait Az-Zubayr b. Al A’wam et Talha.

C’étaient ces deux là qui avaient "utilisé" la sayyida Aïsha selon le dr. El Mûssawî.

En vérité la cause de la bataille qui s’est déroulée entre les deux parties musulmanes était la rancune et l’animosité de la mère des Croyants à l’égard de ‘Ali b. Abî Tâlib et ce conformément au hadîth authentique selon lequel le Messager d’Allah avait dit un jour à ses épouses :

« Qui parmi vous sera l’objet de l'aboiement des chiens de Haw’ab ? » Puis, se retournant vers Aïsha, il(SAW) l’avertit « prends garde ! que cette femme ne soit pas toi ! ».

Dans un autre hadîth rapporté par Al Bukhârî citant Abdullah : « Un jour le Prophète (SAW) faisait son sermon et il dirigea son doigt vers la demeure de ‘Aïsha et dit: « Là est la fitna (la sédition), là est la fitna, là est la fitna d’où surgira la corne de Satan. » *2

Si telle était l’attitude de la mère des Croyants, peut-on dire que l’imam ‘Ali (a. s) l’ai innocentée de la guerre qu’elle avait menée elle-même par rancune et animosité, et qui causa des milliers de victimes musulmanes y compris des Compagnons du Messager d’Allah (SAW) ?

Quant aux honneurs et aux respects dont elle fut entourée par l’imam jusqu’à son retour à Médine, c’était de sa part un autre signe de sa noblesse, de sa générosité et de son amour pour le Messager d’Allah (SAW) Ce comportement de l’imam 'Ali (a. s) ne concernait pas seulement Aïsha mais fut généralisé à tous ses ennemis à tel point qu’il fit même une prière funèbre sur ceux qui furent tués parmi eux alors qu’ils étaient traîtres, injustes et rebelles au Califat !

Des hadîths relatifs à certaines épouses du Prophète (SAW)

Comme il a été dit, l’attitude des ulémas Shi’ites à l’égard des épouses du Prophète (SAW) ne diffère pas de celle du Coran.

Des versets et de nombreux hadîths rapportés par les ulémas Shi'ites et Sunnites indiquent que certaines mères des Croyants désobéirent aux Textes religieux tant du vivant du Prophète (SAW) qu’après sa mort.

La première transgression fut celle de Aïsha, la mère des Croyants quand elle était sortie en rébellion contre l’Imam ‘Ali (a. s), en opposition flagrante au Saint coran qui dit : « Restez dans vos maison ... ! »(33 : XXIII).

Nul doute que la violation de ce Texte coranique par la mère des Croyants Aïsha est différente de toute autre violation perpétrée par les épouses des Croyants et est plus grave eu égard au rang qui la distingue des autres femmes:

« ش vous les femmes du Prophète : celle d’entre vous qui se rendra coupable d’une turpitude manifeste recevra deux fois le double du châtiment. Cela est facile pour Allah »(30 : XXXIII).

«O vous les femmes du Prophète, vous n’êtes comparables à aucune autre femme si vous êtes pieuses » (:32 / XXXIII).

Quant à la tradition en rapport avec ce sujet, beaucoup de hadîths Sunnites indiquent que certaines épouses du Prophète (SAW) commirent des transgressions et nuisirent au Prophète (SAW):

- Al Bukhârî rapporte ce hadith à partir d’Ibn ‘Abbâs :

« Je m’obstinais à demander â ‘Umar b. Al Khattâb qu'elles étaient les deux femmes parmi les épouses du Prophète (SAW) au sujet desquelles Allah dit ! c’est que vos coeurs se sont inclinés ! jusqu’à ce que je fisse le pèlerinage avec lui.. .Qui étaient les deux épouses du Prophète à propos desquelles Allah gloire à Lui dit (le verset précédent).

il (‘Umar) répondit en s’exclamant:” ش Ibn ‘Abbâs! C’ étaient Aïsha et Hafça... Par Allah, les épouses du Prophète (SAW) le contrariaient et il se pouvait que l’une d’elles l’abandonnait durant la journée jusqu’à la nuit. Ceci m’avait inquiété et je dis: “Vraiment celle qui parmi elles faisait cela a échoué !”; j’ai alors porté mes vêtements, descendis chez Hafça (ma fille). Je lui demandai: “ش Hafça, l’une de vous ose-t-elle mettre le Prophète en colère durant la journée jusqu’à la nuit ?” Elle répondit: “oui. “

“Tu as raté et perdu alors ! Ne crains-tu pas qu’Allah se courrouce contre toi à cause de la colère de Son Messager(SAW), ce qui aboutira à ta perte ?...» *3

Dans une autre version du Sahîh(l’authentique), Al Bukhârî rapporte: “le Prophète abandonna pendant tout un mois Aïsha et Hafça parce que cette dernière divulgua à Aïsha les propos qu’il lui avait communiqués en secret.

Aïsha dit alors au Prophète: “Tu as juré de ne pas entrer chez nous durant un mois...» *4

Selon la narration d’Anas,

« le Messager d’Allah(SAW), une entorse à la cheville, s’est engagé par serment à ne pas rencontrer ses épouses pendant un mois. II demeura alors dans une mansarde lui appartenant. ‘Umar alla le voir et demanda: “as-tu répudié tes femmes ? Il répondit: "non, mais j’ai juré un mois à leur égard...

Ecoutons (lisons) Al Bukhârî, dans un autre passage relatant clairement l’attitude des mères des Croyants et le degré de respect qu’elles avaient à l’égard du Prophète (SAW). Sous le titre " des cadeaux”, quand quelqu’un en fait exclusivement à l’une de ses épouses, dans un long hadîth rapporté par Aïsha:

“...Elles (ses épouses) envoyèrent, pour discuter avec lui, Zaynab b. Jahsh. Quand celle-ci lui eu parlé (une fois), elle fut plutôt dure et dit: “Tes femmes t’adjurent par Allah d’être juste même à l’encontre de la fille d’Ibn Abî Quhâfhh (Aïsha). (après) Zaynab haussa la voix et insulta Aïsha qui était là assise. Comme le Messager d’Allah(SAW) s’y attendait, celle-ci répliqua à Zaynab et parvint à la faire taire... ».*6

Si tel était le comportement des mères des croyants à l’égard du Messager d’Allah (SAW), qu’elles l’abandonnèrent, un jour, deux, un mois, le faire assister à leurs chamailleries, l’adjurer d’être juste,(lui le Juste prophète)

Comment le dr. El Mûssawî s’attend-il à ce que les ulémas Shi’ ites disent que toutes les mères des Croyants étaient fidèles au pacte du Messager d’Allah (SAW) ?, Comment s’attend-il qu’ils respectent et vénèrent celles, parmi elles, qui nuisaient au Prophète, l’abandonnaient et inclinaient leurs coeurs de telle sorte que des versets clairs furent révélés à leur sujet.

Le dr. El Mûssawî voudrait-il que les Shi’ites aillent à l’encontre des paroles d’Allah à ce sujet ? « ceux qui offensent Allah et Son Messager, qu’Allah les maudisse en ce monde et dans l’autre et qu’il leur prépare un tourment avilissant » (57 / XXXIII)

Et cet autre verset: « A ceux qui offensent le Messager d’Allah un châtiment douloureux» (61/ IX)

Dans ce sens, Anas b. Mâlik rapporte que ‘Umar dit: « J’ai appris que certaines épouses du Prophète (SAW) l’offensaient. Je suis entré alors chez elles et j'ai commencé à les exhorter en leur disant notamment:

« Vous cesserez ou Allah lui donnera en échange (de vous) des épouses meilleures que vous ! ».

Quand j’ai parlé de Zaynab, elle rétorqua: « le Messager d’Allah (SAW) n’est pas à même d’exhorter ses femmes pour que tu viennes, toi, nous, conseiller ! »

Allah révéla alors ceci: « S’il (le Prophète) vous répudie peut-être son Seigneur lui donnera-t-Il en échange des épouses meilleures que vous... » *7

- Muslim, dans son Sahîh rapporte d’Um Salamah (r.d): « le Prophète jura de ne pas entrer pendant un mois chez certaines de ses femmes... » *8

Cet ensemble de traditions et de hadîths authentiques reflètent l’image de ce qu’étaient le comportement de certaines mères des Croyants et l’attitude du Prophète (SAW) â leur égard. Nous l’avons exposé à l’attention du dr. El Mûssawî afin qu’il cesse d’inventer des faussetés et d’en accabler les ulémas Shi’ites et qu’il mette fin à sa prétendue réforme qui n’est autre que sabotage, fabrication et altération de ce qui est pour les Musulmans solidement établi.

En résumé, nous réitérons la certitude au sujet de l’Imamat et du Califat: la raison et l’Enoncé divin, unanimement admis comme preuves par les Musulmans, concordent pour affirmer l’investiture du Commandant des Croyants ‘Ali b. Abî Tâlib. Etant donné que ces traditions émanent du Prophète (SAW), nous devons y croire et nous soumettre à leurs dispositions afin de ne pas nous séparer du Messager d’Allah (SAW) après avoir bien distingué la guidance que relatent ces hadîths et afin de ne pas suivre un autre chemin que celui des Croyants car ceux-ci ajoutent foi à tout ce qui fut révélé et aspirent à être parmi les véridiques.

Notes Références

 

(1) Sheikh M. 'Abdu: Sharh Nahj-ul-Balagha T2 p.48

 

(2) Al-Bukhari op.cit Tome 4 p. 82

 

Al-Bukhari Tome 7 p. 28-29-52, et Tome 3 p. 133, voir aussi Tome 7 p. 30-133 et Al Muttaqi-al-Hindi op.cit Tome 2 p.30

 

Al-Bukhari Tome 3 p.34

 

Al-Bukhari Tome 3 p.135

 

Al-Bukhari Tome 3 ps. 156-157

 

(7) Al Muttaqi-al-Hindi op.cit Tome 2 p.31

 

(8) Muslim opcit Tome 3 p.125

A propos de la Tagiyyah-( la dissimulation)

Allah-gloire à Lui- dit: « Que les Croyants ne prennent pas pour amis des incrédules de préférence aux Croyants. Celui qui agirait ainsi n’aurait rien àattendre d’Allah, à moins que vous n’ayez quelque méfait à redouter de leur part. » (28/ III)

- Dans un autre verset, Allah-exalté soit-Il dit: « Celui qui renie Allah après avoir cru-non celui qui subit une contrainte et dont le coeur reste paisible dans la foi... »(106/ XVI)

Ces deux versets prouvent que c’est Allah-exalté soit-Il qui institua la Taqiyyah, qu’elle fait partie de la religion du Messager d’Allah (SAW) .

La Taqiyyah consiste à adopter par la parole ou par l’acte un comportement manifestement différent de la réalité de son état (réel), en matière de religion et ce, par peur ou en vue de protéger la vie, la fortune ou l’honneur *1

La raison pour laquelle, il est insensé de négliger la Taqiyyah, quand cette négligence entraîne la perte de la vie (par exemple) ne peut que faire considérer le bien fondé de la dissimulation (la Taqiyyah).

Ainsi devant le dilemme selon lequel il faudrait mentir ou se faire tuer, la raison penche, malgré la laideur du mensonge, pour la nécessité de mentir afin de protéger la vie. Ce jugement est qualifié de secondaire. Le jugement primaire est celui qui consiste en l’interdiction du mensonge en dehors de la contrainte. Cependant; les ulémas Shi’ites sont unanimes à rejeter la Taqiyyah quand il s’agit de défendre la Communauté de l’islam.

La preuve en est l’action dont avaient fait preuve les ulémas Shi’ites dans les soulèvements des années vingt contre la colonisation britannique. Leurs nombreuses positions en ce domaine tùrent enregistrées par l’Histoire et exposées par le dr. El Mûssawî qui continue (néanmoins) à croire que la Taqiyyah est une innovation Shi’ite alors qu’elle fait partie des décrets législatifs confirmés par les Textes coraniques.

Ce décret est admis tant par la Communauté des Musulmans excepté le dr. El Mûssawî qui dit dans la page(51):

« Je crois fermement qu’il n’y a pas de Communauté à travers le monde qui se soit humiliée et avilie autant que la Shi’a qui avait adopté le principe de la Taqiyyah et sa mise en application. Me voici alors implorant sincèrement Allah pour que vienne le jour où la Shi’a trouve indigne de penser à la Taqiyyah et plus indigne encore de la pratiquer.»

- Comme il fat dit, la Taqiyyah fait partie des décrets religieux confirmés tant par le Livre saint que par la Sunnah prophétique et reconnus par tous les Musulmans àl’exception du dr. El Mûssawî qui croit que le recours à l’hermétisme ou Taqiyyah est une humiliation pour les Musulmans. Allah-glorifié soit-Il, quand Il a institué la pratique de la Taqiyyah (voir versets précités ) a-t-Il donc ordonné aux Musulmans de s’humilier au point que le dr. El Mûssawî implore Allah et attend le jour où ils abandonnèrent leur religion en délaissant la pratique de la Taqiyyah ?

Posons ce dilemme au dr. El Mûssawî: « Que feriez-vous si vous aviez à choisir entre mentir ou vous faire tuer par un despote, ou encore de vous faire fustiger àl’arrachement de la peau ou à l’évanouissement? »

Si vous choisissez la première solution c’est à dire la Taqiyyah, vous vous exposerez donc (selon votre logique) à l’humiliation; si vous faites le deuxième choix, vous serez taxé de folie.

- Un autre dilemme: si vous vous trouvez dans la nécessité de manger la chair de la bête morte, aussi bien défendue que le mensonge, opteriez-vous pour la mort et de la destruction (par la faim) ou choisiriez-vous de toucher au cadavre pour vous prémunir contre la mort ?

Tant la raison que la loi optent pour l’obligation de toucher à cette nourriture en prévention du mal (plus grave).

Le même principe commande la pratique de la Taqiyyah en vue de la protection de la vie, de la fortune ou de l’honneur à l’exception, disent les jurisconsultes, des meurtres dans ce sens qu’il est interdit, quitte à s’exposer soi-même à la mort, de tuer quelqu’un quand l’ordre de l’exécuter est donné injustement par un meurtrier menaçant. Nul recours à la Taqiyyah n’est autorisé dans une affaire de meurtre.

Pour revenir à la légitime de la pratique de l’hermétisme (la Taqiyyah), citons d’autres textes religieux qui en donnent la preuve:

- Allah-exalté soit-Il dit: « Un homme, un croyant de la famille de Pharaon, qui celait sa foi. »(V:28/XL). Il dissimulait donc sa foi pour se prémunir contre la tyrannie de Pharaon.

- Dans la Sunnah, de nombreuses traditions prouvent l’autorisation de la pratique de la Taqiyyah:

• Sous le titre:" le recensement des gens", Al Bukhârî rapporte que Hudhayfah dit: « le Messager d’Allah (SAW) ordonne de recenser tous ceux qui avaient déclaré leur profession de foi. Nous lui demandâmes alors: «crains-tu pour nous alors que nous sommes mille cinq cents?» Il répondit: « peut-être serez-vous éprouvés! » Hudhayfah dit alors: « effectivement, nous ifimes tellement éprouvés que l’un de nous fait la prière seul et dans la peur” *2

• Sous le titre de “l’amabilité avec les gens”, Al Bukhârî rapporte que ‘Aïsha dit: « Un homme demanda l’autorisation d’entrer chez le Prophète (SAW). Celui-ci dit (à son entourage): « autorisez le quel détestable fils de tribu, lui! » Mais quand il entre, le Prophète lui parla avec courtoisie. Je (AYsha) lui demandai (après): “O Messager d’Allah tu as dit ce que tu as dit puis tu lui adoucit la parole! Il répondit: oui, Aïsha! Le pire des gens est celui que les gens laissent ou aménagent en prévention de sa grossièreté» *3

• Al Hâkim, dans son Mustadrak rapporte selon les conditions requises par Al Bukhârî et Muslim, un hadîth à partir d’Abî ‘Ubaydah et Muhammad b. ‘Ammar b. Yâssir citant son père qui dit: “les polythéistes prirent ‘Ammar b. Yâssir et ne le laissèrent qu’après qu’il eut médit du Prophète (SAW) et loué leurs idoles. Une fois arrivé chez le Messager (SAW), celui-ci lui demanda: “Qu’y a-t-il ?” Ammar répondit: “du mal O Messager d’Allah: on ne me lâcha qu’après que j’eus médit de toi et loué leurs idoles !”

Le Prophète demanda alors: “Comment trouves-tu ton coeur? Il répondit: " Paisible dans la foi”. Le Prophète dit alors: “s’ils chargent à nouveau, reviens-y” *4 (à la dissimulation)

Manifestement, le dr. El Mûssawî semblait ignorer les causes qui incitèrent les Shi’ites à la pratique de la Taqiyyah. Ils traversèrent des épreuves très dures leur faisant endurer toutes sortes de tourments et de persécution: on les assassinait, forçait à l’exil, leur crevait les yeux, les crucifiait sur les tronc de dattiers, leur coupait les mains et les pieds . . .à tel point qu’il était utile pour l’un d’eux de dire qu’il était mécréant plutôt que Shi’ite !

S’ils n’avaient pas pratiqué la Taqiyyah pour se protéger contre la mort et la destruction ils n’auraient pas survécu et une personne qu’on appelle le dr. El Mûssawî n’aurait pas existé sur terre! Celui-ci aurait dû donc sincèrement remercier Allah pour avoir été le résultat de cette pratique (la Taqiyyah) qui était la cause de sa venue au monde. Sans elle, il aurait pu “être” dans le néant. Mais comme d’habitude, le dr. essaie de revêtir la vérité du faux et de déclarer illicite, dans sa prétendue réforme ce qu’Allah décréta pour Ses serviteurs.

- Dans la page (52), le dr. El Mûssawî dit: « il m’est très difficile de concevoir le sens de la Taqiyyah dans sa signification Shi’ite pure, comme elle fat décrite dans les livres Shi’ites et adoptée par des ulémas imamites depuis la grande Absence (d’Al Mahdî a.s) jusqu’à nos jours. Je me demande comment les Shi’ites prétendent être les partisans de l’imam Al Hussayn, le maître des Martyrs et des Révolutionnaires alors qu’ils continuent de pratiquer la Taqiyyah, d’y croire et de l’accepter volontiers. Et je me demande aussi en quoi consiste cette contradiction étrange dans leur croyance dans la forme que leur déterminaient leurs autorités religieuses à travers les siècles ».

Quant à la difficulté pour lui de concevoir le sens de la Taqiyyah ... C’est vrai, puisque celui qui n’arrive pas à distinguer (en langue arabe) le sujet du complément de nom comment pourra-t-il connaître les sens des termes et leurs significations? Comment celui qui méconnaît les principes élémentaires de l’esprit, parvient —il à saisir les grandes théories? Comment celui qui ignore le sens de la Taqiyyah selon la terminologie Shi’ite s’est il permis de pratiquer l’ljtihad dans l’ignorance totale des idées que comportent les livres Shi’ites? Voici, au sujet de la Taqiyyah ce que dit Sheikh M. H. Al Kashif-ul-Ghita’ de qui le dr. El Mûssawî prétend avoir obtenu sa licence « La deuxième question faisait l’objet de calomnies concernant la Croyance Shi’ite dans la Taqiyyah (hermétisme ou dissimulation ).

Mais les calomniateurs ignorent sa véritable signification, les circonstances dans lesquelles elle est autorisée et sa fmalité. S’ils avaient patienté, avant de juger, ils auraient essayé de comprendre, ils auraient su que la dissimulation professée par les Shi’ites ne leur est pas spécifique mais qu’il s’agit d’une question nécessaire à la raison, d’un comportement-naturel et d’un instinct humain. La Loi de l’Islam, dans ses fondements et dans l’essence de ses objectifs, est en harmonie avec la raison et la science qui vont de pair...

Or, la nécessité de la raison et l’instinct humain affirment que tout être humain est naturellement porté àse défendre et à préserver sa vie qui lui est la plus chère. Est très connue l’histoire de ‘Ammâr et de ses parents, comment les idolâtres les torturèrent, eux et leurs compagnons, comment ils furent contraints de professer leur idolâtrie et leur mécréance. La pratique de la Taqiyyah suit trois règles:

- Elle peut être obligatoire lorsque son abandon entraîne un dommage inutile

- Elle peut être autorisée lorsque son abandon ou dévoilement du vrai le renforcent; la personne (concernée) pouvant dans ce cas soit se sacrifier soit protéger sa vie.

- Elle est interdite lorsqu’elle vise à propager le mensonge, à égarer les créatures et à renforcer l’injustice et l’oppression.

C’est là qu’apparaît le soleil de la vérité éclatante et qu’on reconnaît que la reproche et l’insulte à propos de la Taqiyyah ne sont pas à adresser aux Shi’ites mais plutôt à ceux qui leur ôtèrent la liberté et les acculèrent à pratiquer l’hermétisme » *5

C’est la signification de la Taqiyyah dans la conception Shi’ite que le dr. n’a pu saisir. La classification mentionnée ci-dessus est en harmonie avec la nature de l’être humain. La Taqiyyah est donc obligatoire quand le dévoilement de la vérité entraîne inutilement la mort. Mais elle est interdite quand sa pratique donne libre cours au mensonge, à la diffusion du mal et au renforcement de l’oppression et de l’injustice. C’est en tout cas ce que signifient les textes législatifs que le dr. El Mûssawî ne cesse de récuser.

- Quant à ses propos selon lesquels ce sont certains ulémas imamites qui l’ont adoptée et pratiquée depuis la Grande Absence ( d’Al- Mahdi(a. s), c’est l’une des inventions du dr. qui accable les Shi’ites et dément ce que confirme la conduite de leurs ulémas depuis qu’ils ont vu jour jusqu’à notre époque. Il en ressort qu’ils ont subi toutes sortes de tortures, comme nous l’indiquerons plus tard si Allah le veut. Plus étrange encore est son allégation selon laquelle la Taqiyyah est apparue au 4è siècle de l’hégire.

Après avoir exposé ce qu’avaient fait ouvertement les Imams d’Ahl-al-Bayt (a. s) dans le domaine des études et l’instruction de telle sorte que leurs maisons étaient les refuges des visiteurs, le dr. El Mûssawî parle de la Taqiyyah et dit :elle est apparue dans la conception Shi’ite spécifique au milieu du 4ème siècle de l’hégire ».

Si l’on se réfere à la biographie des ulémas Shi’ites depuis l’Absence, on verra que ceux-ci emboîtèrent le pas aux Imams (a.s).

- L’autorité suprême de l’Ecole imamite, Sheikh Al Mufid (mort en 4l3h), fut l’un de ces ulémas du 4è siècle de l’hégire. Or, sa maison était un lieu de rencontre de ses étudiants qui appartenaient à tous les rites musulmans. A l’unanimité des Ecoles islamiques, il débattait toutes sortes de croyances avec dignité et noblesse sans recours aucun à la Taqiyyah contrairement aux prétentions du dr. El Mûssawî.

- Sayyid Murtadâ ‘alamul-Hudâ avait une école privée et dispensait des bourses à ses étudiants. Son frère Ash-Shrîfur Radi faisait de même.

- At-Tûsî, l’autorité suprême de l’Ecole imamite (à son époque) était le professeur des jurisconsultes des deux confessions (Shi’ite et sunnite) à tel point qu’Ibn Hajar dit de lui : <(Tout imam (jurisconsulte) lui doit quelque chose ».

Ce Sheikh quitta Bagdad pour An-Najaf où il fonda en 5è siècle la plus grande Université jamais connue dans l’histoire de la pensée humaine. S’il avait pratiqué la Taqiyyah, comme prétend le dr. il serait resté loin de la sédition et des troubles qui furent à l’origine de son abandon de Bagdad, la capital du monde islamique à cette époque.

- Les deux Martyrs, le premier et le second prouvèrent (par leur martyre) que le dr. El Mûssawî n’écrit que des inventions fallacieuses. En effet, depuis l’aube de leur histoire, les Shi’ites et leurs ulémas s’exposaient au meurtre, à l’exil et à la persécution, afin de défendre la pureté de la foi islamique telle qu’elle fut léguée par la famille de Muhammad (SAW) et décrite à travers les siècles par leurs autorités religieuses que le dr. El Mûssawî a dénigrées.

Ce dernier dit : (page :56-5 7) :

«Je ne doute pas que la Taqiyyah fut l’une des causes principales de la décadence intellectuelle, sociale et politique dans les sociétés Shi’ites là où elles se trouvaient...»

Ce soi-disant homme de philosophie et de sharia ne sait pas vraiment ce qu’il dit. Il lui aurait été préférable de ne rien savoir en la matière. Ainsi, il ne se serait pas mêlé des ulémas voire des Mujtahidîn. Mais il l’a fait et s’empêtra ainsi, à tel point qu’il impute la décadence intellectuelle chez les Shi’ites à leur pratique de la Taqiyyah. Si ceux ci étaient dans la décadence intellectuelle comment alors avez-vous obtenu votre diplôme de l’ljtihad ?

Un arriéré peut-il octroyez ce genre de licence au dr. El Mûssawî ?

Même la règle très connue en philosophie, selon laquelle « on ne peut donner ce qu’on a pas » échappa à cet homme de philosophie. D’après la logique du dr. El Mûssawî, les ulémas Shi’ites sont décadents. Or, d’un décadent on ne peut sortir qu’un faux diplôme scientifique. Nous demandons alors au dr. :ou bien votre diplôme de l’ljtihad est faux? Sinon. serez-vous parmi les hommes atteints de décadence intellectuelle ? Si vous choisissez la première réponse votre immixtion parmi les ulémas sera une injustice criante; si c’est la deuxième réponse vous serez un homme décadent intellectuellement - Louange à Allah.

Sa décadence (d’El Mûssawî) paraît clairement dans ce qu’il a écrit à propos de la Taqiyyah chez les Imams des Shi’ites. Le fait que ceux-ci avaient enseigné et divulgué des invocations prouve, selon le dr. El Mûssawî, qu’ils ne pratiquaient pas la Taqiyyah.

Ainsi dans la page (54), parlant de l’imam ‘Ali b. Al Hussayn (a. s), il écrit: «Quiconque Lit ces invocations saura sûrement que la Taqiyyah était très loin du coeur d’As-sajjâd. Par ses invocations, l’imam pulvérisa par le fond et par la forme le Califat Omayyade qui gouvernait à cette époque ».

Le dr. El Mûssawî essaie de faire croire au lecteur que les Imams d’Ahl-Al Bayt étaient les plus loin de la Taqiyyah. Or, leur histoire prouve qu’ils étaient les premiers à l’avoir pratiquée. Ceci les conduisait même à éviter de rencontrer les plus intimes de leurs partisans par peur de les voir périr. Certains d’entre eux fermaient leurs portes et empêchaient leurs Shi’ites (partisans) de leur rendre visite. Les narrateurs de leurs hadîths allaient jusqu’à taire leurs noms et se contentaient de dire : « le savant a dit » ou « le serviteur pieux dit » pour se prémunir contre les espions des Bani Umayyah et des Abbassides.

Il arrivait même que des Imams (a. s) prévinrent ainsi l’un de leurs Shi’ites: « Viens quand les gens dorment et que les yeux s’apaisent ».

Il arrivait aussi qu’à la vue de l’Imam dans la rue, on détournait son visage de lui afin de ne pas se faire connaître et, par conséquent, se faire tuer. Tout ceci fut noté et décrit par les historiens et les biographes. Que le dr. révise leurs ouvrages pour être sûr du bien fondé de ce que nous disons. Quant àses propos sur les invocations de l’imam As-sajjâd, ils sont nuls et non avenus car ces invocations ne sont connues que par les ulémas Shi’ ites et leurs narrateurs. Les Shi’ites les transmettaient, depuis toujours, de génération en génération, les apprenaient par coeur et les enseignaient à leurs enfants dans les mosquées et les écoles jusqu’à ce qu’elles soient arrivées entre nos mains telles que le dr. El Mûssawî les a vues.

Ce dernier ne les aurait pas reçues si d’éminents savants Shi’ites ne les avaient expliquées, commentées et en déterminer, sans Taqiyyah, la finalité.

En outre, l’Ecole imamite, dogme et lois, ne paraissait dans sa forme distincte qu’en 4è et 5ème siècles de l’hégire, l’époque où, selon le dr. El Mûssawî, apparut la Taqiyyah. Des milliers d’écrits furent rédigés par les savants de cette Ecole, traitant de toutes les sciences et, en particulier celles relatives à l’islam et spécifiquement au dogme et aux croyances religieuses. Ces savants débattaient, sans avoir peur de se faire tuer, avec leurs adversaires et les représentants des autres religions dans les mosquées, les écoles, les maisons des princes et des ulémas afin de défendre la croyance vraie. Les ouvrages du Sheikh Al Mufid, de Sayyid AL Murtadâ, d’Al-Karâjikî du sheikh At-Tûsî, d’Al Hulhî, des deux Martyrs et d’autres autorités religieuses Shi’ites, prouvent l’inexactitude des fabulations de dr. El Mûssawî.

Pour conclure ce chapitre, citons ce dernier dans la page (59) de son livre :

« Qu’ils sachent aussi que la tradition qu’ils ont fait remonter à l’imam As-Sâdiq, à savoir: «la Taqiyyah est ma religion et celle de mes pères » n’est que mensonge, falsification et calomnie à l’égard de ce grand Imam ».

Il est vraiment décevant de trouver que, sans avoir honte, le dr. El Mûssawî accuse les traditionnistes Shi’ites de mensonge, de falsification et de calomnie alors même qu’il prétend faire partie d’eux ! Lui qui méconnaît les règles élémentaires de la langue, comment pourra-t-il concevoir les significations des hadîths et leur contenu ?

Quand il attaqua la tradition précitée (la Taqiyyah est ma religion et celle de mes père) n’a -t-il pas saisi que la Taqiyyah dans la conception Shi’ite est celle du Saint Coran et, par conséquent, une partie intégrante de la religion de l’imam As-Sâdiq et de ses pères ?

A moins que le dr. El Mûssawî exclue ce dernier de l’Islam pour que la Taqiyyah ne fasse pas partie de leur religion. La Taqiyyah fait partie des décrets religieux admis par tous les Musulmans à l’exception du dr. El Mûssawî qui, le lecteur s’en est sûrement rendu compte, ne cherche ni réforme, ni rectification mais la déformation et l’altération de la loi d’Allah.

Notes Références

(1) Sayyid Muhsîn Al Amîn : Naqd Al Washi’ah p.18l et Al khâdimî : Al Qazwînî: Muhâwarah ‘aqa’idiyyah p.147

(2) Al Bukhârî: op.cit Tome2 p.I20

(3) Idem Tome 4 p.47 et Al Qazwinî: Muhâwarah.

(4) Sayyid Muhsin Al’ Amîn : op.cit. 183

 

(5) M.H.Al Kàshifif-ul-Ghita’ :op.cit p.147

L’imam Al-Mahdî Al Muntadhar

 

Le dr. El Mûssawî dit (page 60) :

 

« L’idée selon laquelle un homme de la famille de Muhammad paraîtrait et remplirait la terre de justice et d’équité est, certes, une idée belle et pleine de bons espoirs mais les ulémas Shi’ites collèrent à l’imam Al-Mahdî deux ailes qui continuent de peser sur les épaules des Shi’ites, en tout temps et en tout lieu.

Ces deux ailes sont l’innovation d’Al Khoms (le cinquième, le quint) sur les gains des biens acquis, et l’innovation relative à Wilâyat-ul-Faqih. La première signifie le versement d’un impôt qu’aucun argument probant venu d’Allah ne soutient. La deuxième signifie la soumission de l’homme à l’homme sans réserve et sans condition ».

Dans la confession Shi’ite, il faut que l’idée ou le principe avancé réponde au critérium de la loi. Sinon, que l’idée soit belle ou laide, elle serait inclue dans la rubrique de l’innovation (bid’ah). Uidée de l’apparition d’Al-Mahdi de la famille de Muhammad(SAW) n’enfreint pas cette règle. Si les deux preuves, divine et rationnelle, concordent pour en affirmer le bien fondé l’acceptation et la non transgression de son principe s’imposent. Ceci est l’un des fondement de la confession Shi’ite

En matière de foi et de pratique, ce qui parvient par les preuves irréfutables du Messager d’Allah (SAW) est considéré comme le Saint Coran.

Or, à l’unanimité de la communauté, il est prouvé que le Messager (SAW) informa de l’existence d’Al-Mahdî.

Les Shi’ites, en tant que croyants en le Prophète (SAW), sont obligés de croire en Al-Mahdi; sinon ils renieraient leur foi en la prophétie car mettre en cause la sunnah tout en étant convaincu qu’elle émane du Prophète (SAW) équivaudrait à la mise en cause de celui-ci et de son Message.

Autrement dit, après la confirmation du hadith d’Al-Mahdi, croire en la prophétie de Muhammad (SAW) exige qu’on croie aussi en Al-Mahdi. Il va sans dire que les deux croyances sont inséparables.

Toute la question réside donc dans la confirmation des traditions qui se rapportent à ce sujet. Or, les recueils sunnites authentiques regorgent de hadîths qu’on ne saurait recenser, relatifs à Al-Mahdi à tel point que des livres spécifiques, faisant remonter les traditions au Messager (SAW) furent écrits par d’éminents Sheikhs sunnites.

Mais le dr. El Mûssawî négligea ces textes, ne les consulta pas et ne se soucia pas de leur existence irréfutable. il s’est contenté de parler des deux ailes collées selon lui à Al-Mahdi, le Khoms et Wilâyat-ul-Faqîh.

En fait, ces deux questions ont constitué le véritable motif de la composition de son livre «le Shi’ isme et la réforme » pour que les ulémas Shi’ites soient calomniés injustement et sans preuve.

Voici, à présent, un ensemble de traditions rapportées par les ulémas dépositaires des hadîths sunnites, relativement à l’existence d’Al-Mahdi, descendant de Fatima (a.s) par son fils Al Hussayn b. ‘Ali b. Abî Tâlib (a. s).

L’Imam Al-Mahdi Al Muntadhar dans les Livres sunnites.

Ibn Khaldûn dit: «Il est notoire en terre d’islam et au cours des siècles que l’apparition à la fin des temps d’un homme issu d’Ahl-Al-Bayt est inéluctable afin qu’il consolide la religion, réinstaure la justice, conduise les Musulmans et ait la haute main sur les royaumes de l’islam. Cet homme s’appelle Al-Mahdi. Après lui apparaîtront le Dajjal (l’imposteur) et les autres signes précurseurs de l’Heure (l’heure de l’extinction de ce monde). ‘Issa (Jésus a.s) descendra après lui.

Certains des imams (ulémas) rapportèrent les hadîths relatifs à Al-Mahdi tels que :

- At-Tirmidhî, Abû Dâwud, Al Bazzâr, lbn Mâjah, Al Hâkim, At-Tabarî et Abû Ya’lâ Al Mawsilî, citant tous des Compagnons du Prophète (SAW) tels que ‘Ali, lbn ‘Abbâs, lbn ‘Umar, Talhah, Ibn Mas’ûd, Abu Hurayrah, Anas, Abû Sa’îd Al Khudrî, Ummu Habibah, Ummu Salamah, Thawbân, Qurra b. Iyâs et ‘Ali Al Hilâlî...

La version d’At-Tirmidhî est la suivante: « ne disparaîtra ce bas monde qu’après le règne sur les Arabes d’un homme issu de ma famille, portant le même prénom que le mien ».

Dans une autre variante, il est dit: « ...jusqu’à ce qu’un homme issu des Ahl-al-Bayt prenne les commandes », les deux narrations étant valables et authentiques ».

Le même hadith est rapporté aussi par Abû Hurayrab qui ne cita pas le Prophète (SAW).

Al Hâkim, lui, dit que ce hadith est rapporté par Thawrî, Shu’bah, Za’idah et d’autres imams, tous citant ‘Assim sachant que les narrations de ‘Assim à partir de Zarr et Adbullah sont toutes authentiques en raison de l’argumentation sur laquelle j’ai fondé l’acceptation des traditions rapportées par ‘Assim, ce dernier étant l’un des imams de la Communauté des Musulmans...» * 1

Bien qu’Ibn Khaldûn parlât de l’authenticité des hadîths rapportés par les narrateurs de confiance parmi les ulémas sunnites, il essaya de fragiliser toute tradition relative à ce sujet...

Voyant que ces hadîths ont été cités par les traditionnistes les plus informés, Abû Rayyah dit: « Ibn Khaldûn s’attaqua à la plupart des hadîths relatifs à la question d’Al-Mahdi, cités pourtant dans les livres sunnites largement connus du grand public (l’élite des ulémas) *2

Or, démentir (récuser) ce genre de hadîths signifie l’incrimination de la Sunnah confirmée du Prophète (SAW); ce qui implique la négation de la prophétie elle-même.

lbn Taymiyyah, malgré sa sévérité à l’égard des Shi’ites, reconnaît l’authenticité de ces hadîths: « Quant à Al-Mahdi dont la bonne nouvelle fut annoncée par le Prophète, les hadîths le concernant sont rapportés par les hommes de science et les savants versés dans les traditions prophétiques tels qu’Abî Dâwûd, At-Tirmidhî et d’autres.

L’imam Ahmad, dans son Musnad, rapporte que ‘Abdullah b. Mas’ûd dit: «Le Messager d’Allah(SAW) dit: «s’il ne restait de ce bas monde qu’un seul jour, Allah allongerait ce jour pour y faire venir un homme de ma famille (Ahl-ul-Bayti). Il (SAW) dit aussi: « il y aura un Calife, vers la fin des temps qui distribuera l’argent » *3.

Ceci ne peut qu’ indiquer le caractère successif des narrations relatifs à Al-Mahdi Al Muntadhar (a.s).

Dans son Musnad, l’imam Ahmad rapporte qu’Abû Sa’îd Al Khudrî dit: « le Messager d’Allah (SAW) dit: « je vous annonce la bonne nouvelle, Il s’agit d’Al-Mahdi qui viendra dans ma Communauté après discorde et tremblements, Il fera alors régner sur la terre justice et équité comme elle aura été remplie avant lui d’oppression et d’injustice. Les habitants du ciel et ceux de la terre seront satisfaits de lui. Il répartit de l’argent équitablement parmi les Humains. Les coeurs de la Communauté de Muhammad (SAW) seront alors remplis de suffisance. Sa justice s’y répandra à tel point qu’il ordonnera â un crieur de dire: « Qui a (encore) besoin d’argent ?

Parmi les gens seul un homme se lèvera (pour en demander)- va voir le Trésorier, lui dira-t-il, et informe le qu’ Al-Mahdi lui ordonne de t’en donner. » Quand il se rendra compte de ce qu’il aura amassé et possédé, il regrettera son acte et dira: «j’ai été le plus cupide de la Communauté de Muhammad» *4

Dans Al Musnad aussi, on rapporte que ‘Ali b. Abî Tâlib dit: « Le Messager d’Allah (SAW) dit: «Al-Mahdi est issu de nous, Ahl-al-Bayt. En une nuit, Allah le rendra apte à agir» *5

- Dans le récit d’Ibn Mas’ud, le Messager d’Allah(SAW) dit: « les temps n’arriveront à leur terme qu’après qu’un homme issu d’Ahl-al-Bayt aura régné sur les Arabes. Il aura le même prénom que moi » *6

- Abû Sa’îd Al Khudrî rapporte ce hadîth: « l’Heure ne viendra qu’après le régne d’un homme aquilin(fin) issu de ma famille, qui remplira la terre de justice comme elle est aura été remplie d’iniquité avant lui » *7

- Dans une autre version: « . . .Puis paraîtra un homme de ma descendance et régnera sept ou neuf (ans) et remplira la terre de justice et d’équité... »*8.

- Dans son Sahîh, Abû Dâwûd rapporte, citant Zarr à partir d’Abdullah d’après lequel le Prophète (SAW) dit:

« S’il ne reste de ce bas monde qu’un jour; Allah l’allongera jusqu’à ce qu’un homme issu de moi (ou de mes Ahl-al-Bayt), avec le même prénom que le mien... » *9

- Dans une version, Abu Dâwûd rapporte un récit similaire à partir de ‘Ali(a.s) *10

- Ummu Salamah rapporte: « j’ai entendu le Messager d’Allah qui disait: «Al-Mahdi est de ma descendance, issu des fils de Fatima» *11

- La version d’Abî Sa’îd Al Khudrî, dans ce recueil est similaire à celle du Musnad, déjà citée *12

- Dans le Sahîh d’Al Bukhari, Abû Hurayrah rapporte que le Messager d’Allah (SAW) dit: « Comment serez-vous quand le fils de Maryam (Jésus fils de Marie), (a.s) descendra parmi vous alors que votre imam sera issu de vous ?» *13

- As-Suyûti, dans Al Jâmi’us-Saghîr rapporte un hadîth authentique à partir du Prophète(SAW) qui dit: «Si vous voyez les drapeaux noirs du côté de Khurâssân, allez-y: car le Vicaire d’Allah (le Califat) Al Mahdi s’y trouve»*14

- Dans un autre récit: «la terre sera remplie d’injustice et d’agressions puis un homme issu de mes Ahl-al-Bayt sortira pour la remplir de justice et équité. * 15.

- Une autre narration dit ceci: «Est issu de nous celui derrière qui Jésus fils de Maryam fera la prière» * 16

- Ibn Hajar dans As-Sawâ’ iq rapporte des traditions similaires dont celle d’après At-Tabarânî: «Al-Mahdi est issu de nous: comme la religion fut commencée» par nous, elle sera couronnée par nous» * 17

- Le dr. Ahmad Subhî dit: «l’attente d’Al-Mahdi est une croyance très répandue chez certains ulémas sunnites... après que des traditionnistes parmi eux eurent traité la question dans leurs livres tels que: Al Bayân Fi Akhbâri çâhibiz Zamân d’Al Kinjî Ash-Shâfi’î, Al’arful-Wardî Fi Akhbâril-Mahdi d’As-Suyûtî Al QawIul Mukhtaçar Fi ‘alâmâtil-Mahdi­Muntadhar d’Ibn Hajar Al ‘Asqalanî et ‘iqdud-Durar Fi Akhbâr-il-Imâmil Muntadhar de Yûssef b. Yahyâd-dimashqî.

Tout ceci prouve que la croyance en Al-Mahdi occupe une place importante dans la pensée sunnite tant au niveau de l’élite scientifique qu’à celui du grand public, sans oublier la contribution des Ecoles sûfies dans la diffusion de cette croyance...

En raison de son animosité coutumière à l’égard des Shi’ites, l’Ecole Salafite parmi les Ecoles sunnites, aurait-dû peut-être condamner la croyance en Al-Mahdi à l’instar des autres croyances Shi’ites; Or(il n’en est rien), ibn Taymiyyah croit en l’authenticité du hadith rapporté par Ibn ‘Umar: «Sortira vers la fin des temps un homme avec un prénom et un nom comme les miens, qui remplira la terre de justice comme elle aura été remplie d’injustice et c’est Al-Mahdi». Et cet autre hadîth: «Al-Mahdi est issu de ma descendance, des fils de Fatima».

Ibn Taymiyyah, en se basant sur le Musnad d’Ahmad, sur Sahîh At-Tirmidhî et Abî Dâwûd, considère comme authentiques les hadîths relatifs â «Al-Mahdi» *18

On comprend par les propos du dr. Ahmad Subhî que les Sunnites, en raison de l’aversion séculaire envers les Shi’ites, condamnent toutes leurs croyances à l’exception de celle relative à Al-Mahdi.

Ceci montre clairement le grand rôle qu’avait la politique umayyade puis abbasside dans l’entretien de cette aversion et dans la dissimulation des traditions relatives à Ahl-al-Bayt. Malgré cela, les hadîths traitant de la question d’Al-Mahdi et rapportés successivement par de nombreux narrateurs, restèrent intacts de telle sorte qu’on ne pouvait pas les rejeter comme ceux qui se rapportaient à Ahl-al-Bayt(a.s)

Par conséquent, les hadîths relatifs à Al-Mahdi, descendant de Fatima s’avèrent authentiques pour tous les Musulmans.

La récusation des traditions prophétiques relatives à Al-Mahdi n’est pas l’apanage des Anciens comme Ibn Khaldûn (cité plus haut). Elle est aussi le fait des chercheurs contemporains, tels le dr. Ahmad Al Hufi et le dr. Ahmad Amîn dans leur prétention d’examiner scientifiquement les événements historiques.

Le dr. Al Hufi dit à ce propos: «pour ceux qui n’y croient pas, cette croyance n’a sans doute pas besoin(pour être réfutée) d’une langue discussion. Est-il raisonnable qu’un homme mort ressuscitera pour mener guerre, commander, appliquer la loi du talion et juger équitablement parmi les Humains ?

Pourquoi les temps où il fut prévu de se manifester se sont-ils écoulés sans qu’il ne fit son apparition ?

Des siècles sont passés après cela et nulle trace de l’un de ces Mahdi attendus. Mais nous présumons que ces propos ne suffisent pas à (convaincre) ceux qui ajoutent foi à cette croyance.

Nous devons donc citer l’argumentation des détracteurs de cette croyance, doucement, patiemment et avec impartialité, car nous sommes chercheurs de vérité et non partisans du sectarisme ou épris de controverse.

Examinée depuis son origine, cette croyance paraît faire l'écho à d’anciennes croyances, sans oublier que la requête y afférente est l’oeuvre d’Ibn Saba’ le Juif.. .(hum)

Ces hadîths relatifs à Al-Mahdi ne figurent ni dans le Sahîh d’Al Bukhârî ni dans celui de Muslim mais seulement rapportés par certains comme At-Tirmidhî et Abû Dâwûd.

lbn Hajar recensa ces hadîths, trouva qu’ils étaient environ cinquante et dit que pour lui ils n’étaient pas confirmés» *19

A l’examen attentif de ces propos, il paraît clair que le dr. Al Hufi se contredit, ne recherche pas la vérité, ignore tout sur la foi Shi’ite en Al-Mahdi et n’examina pas les racines de cette croyance pour savoir d’où elle provient, de ‘Abdullah b. Saba’ le Juif ou, par contre, de l’esprit et des enseignements de l’Islam.

Le dr. Al Hufi s’est basé sur les propos d’ Ibn Hajar; or ce dernier reconnaît l’authenticité des traditions prophétiques relatives à Al-Mahdi et dit que l’imam Muslim, An-Nassâ’î et At­Tirmidhî-et ce sont des auteurs d’ouvrages d’autorité- rapportèrent le hadîth d’Al-Mahdi, descendant de Fatima.

Voici ses propos: «parmi ces hadîths, ceux que rapportèrent Muslim, Abu Dâûd, An-Naissâ’î, Ibn Hajar, Al Bayhaqî et d’autres: «Al-Mahdi est issu de ma descendance des fils de Fatima».

Ahmad, Abu Dawûd, At­Tirmidhî et lbn Mâjah rapportèrent ceci: «s’il ne restait qu’un jour de ce bas monde.... »*20

Et d’après Ibn ‘Abbâs: «Al-Mahdi est de nous Ahl-al-Bayt.

Il remplira la terre de justice comme elle aura été remplie d’injustice...» *21

L’argumentation du dr. Al Hufi, prétendue douce, patiente et impartiale s’avère nulle et non avenue.

Le chercheur de vérité en ce domaine doit d’abord revenir au dogme Shi’ite pour le scruter, ensuite chercher les racines de cette croyance dans les livres sunnites afin de découvrir si elle était l’oeuvre d’un Juif qui complotait contre les Musulmans ou, au contraire, une tradition du Dépositaire du Messager d’Allah (SAW).

Ainsi ce chercheur évitera de tomber dans la même erreur que celle du dr. Al Hufi qui impute à un Juif une croyance issue du Sceau des Prophètes (SAW).

Sa première erreur prouvant qu’il ne suivait nullement la vérité était celle qu’il exprima dans ces propos: « est-il raisonnable qu’un homme mort ressuscitera... ? »

C’est que tous les Shi’îtes et certains ulémas sunnites ne disent pas qu’il est mort mais qu’il est vivant au même titre que ‘issâ b. Maryam (a. s), Al Khadir, et Ilyâs comme l’indique le hadîth rapporté dans le Sahîh d’Al Bukhârî et Muslim : « comment serez-vous quand ‘issâ b. Maryam descendra parmi vous alors que votre Imam est issu de vous.» *22

L’autre erreur du dr. Al Hufi réside dans sa négation de la résurrection des morts, qu’il considère comme irrationnelle, ce qui aboutit, de sa part, à la négation du pouvoir d’Allah-gloire à Lui Qui est Capable de ressusciter les morts à l’instar des gens de la Grotte qui y demeurèrent plus de trois cents ans. Finalement, Allah les ramena à la vie pour qu’ils fussent « Ayah » et signe plein de sens pour les Humains.

Les Shi’ites ont donc la foi en la Puissance d’Allah exalté soit-Il, que le dr. Al Hufi renia.

Quant à Ahmad Amîn, il dit : "Sauf peu, personne dans l’histoire n’a vécu plus de cent ans... Celui qui réfléchit à cela s’étonnera de deux choses: primo, l’attribution de l’Imamat à un garçon de quatre ou cinq ans alors qu’il s’agit d’un poste très important qui supervise les affaires de la Communauté et exige par conséquent que celui qui s’en charge soit un homme mûr, capable de porter la responsabilité et versé dans les questions religieuses et les problèmes de ce bas monde. Or quelque doué qu’il soit un jeune enfant en sera incapable » *23

Cette allégation d’Ahmad Amîn est en contradiction avec les livres d’histoire.

En effet, Ahmad Amîn semble ignorer le verset coranique qui parle de la vie que passa le Prophète Nûh (Noé) (a. s) dans son peuple et qui s’élève, pour son apostolat seulement, à 950 ans: « Il demeura avec lui (son peuple) mille ans, moins cinquante ans... »(V : 14/XXIX) Après le déluge, il vécut cinq cents ans et, avant la prophétie, il vécut 850 ans, ce qui fit un total de deux mille trois cents ans:

- Dans son livre Al Ma’ârif, Ibn Qutaybah avance que Shîth fils d’Adam, lui, vécut-mille ans *24.

- Ath-Tha’labî dit qu’Al Khadir(a. s) ne mourra pas avant la fin des temps et ce quand le Coran aura été levé.

- An-Nawawî dans son Tahdhib dit: « la plupart des savants disent qu’il (Al Khadir) est vivant et existant parmi nous *25, alors qu’il naquit bien avant Mûssâ (a. s) (Moïse).

A l’appui de cela, Ibn Hajar Al ‘Asqalânî rapporta plusieurs récits disant qu’Al Khadir était (aussi vivant) à l’époque du Prophète(SAW) *26

- Dans sa Muqadimmah (Introduction), Ibn Khaldûn dit à propos de Shaddâd : « il bâtit sa ville Iram dans le désert de ‘Adan dans une période de trois cents ans; sa vie totalisa neuf cents ans. *27

Celle de Luqmân l’Eleveur des Aigles trois mille cinq cents ans; Salmân Al Fârissî vécut très longtemps, certains historiens Sunnites prétendent qu’il était contemporain de Jésus, ‘Issâ (a. s), restant vivant jusqu’à l’avènement de l’Islam et mourut à lépoque de ‘Umar b. Al Khattab. Yûnus (Jonas), le prophète (a. s ) est resté fort longtemps dans le ventre du Poison.. .»*28

'Issa (Jésus) est, comme le dit le Saint Coran, toujours en vie... »

La foi Shi’ite en l’existence du douzième Imam, Al-Mahdi, qu’il est toujours en vie, signifie la foi en la Puissance d’Allah-exalté soit-Il Son immense Pouvoir afin que cela soit une ayah, un signe pour les Humains.

Quant à l’étonnemént d’Ahmad Amîn de voir l’Imamat attribué â un garçon de quatre ou cinq ans, il (l’étonnement) peut être levé par l’enseignement du Coran à propos de ‘Issâ (Jésus)b. Maryam, qui fut Prophète et messager dans le berceau : « Elle (Maryam) fit signe au nouveau-né et ils dirent alors : « comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau ? » Celui-ci dit : « je suis, en vérité, le serviteur d’Allah. Il m’a donné le Livre; Il a fuit de moi un prophète; Il m’a béni, où que je sois; Il m’a recommandé la prière et l’aumône tant que je vivrai... » (Vs :29-30-31/XIX).

Comment Allah lui a-t-Il donné le Livre au berceau ? Comment a -t-Il fait de lui à cet âge un prophète à qui Il enseigna le Livre, la prière, l’aumône et l’administration des affaires du monde consécutive à sa prophétie ?

 

Ainsi, l’étonnement d’Ahmad Amîn se dissipera.

 

En outre pour les Shi’ites, la Prophétie et l’Imamat n’arrivent pas par le fait et le choix des hommes mais par ceux d’Allah-gloire à Lui, en faveur de celui qui en est digne. C’est pour cela qu’il n’est pas loin que l’objet de Son choix, exalté soit-Il, soit un petit enfant dans le berceau ou de quatre ou cinq ans. La confirmation de ce principe est donnée par le Coran au sujet de Yahyâ à qui Allah donna, au bas âge, la sagesse et enseigna les sciences: « Nous lui avons donné la sagesse alors qu il n’était qu’un petit enfant. »(V :13/XIX).

Si donner la prophétie, enseigner le Livre à un nouveau-né au berceau et l’octroi de la sagesse à Jean (Yahyâ) alors qu’il était un petit enfant n’étaient pas impossibles pour Allah, de même accorder l’imamat au bas âge, à Muhammad b. Al Hassan Al ‘Askarî en tenant compte de la prophétie de Muhammad, le Sceau des prophètes et des messagers (SAW), prouve la pérennité de cette religion et sa continuité afin que le Temps ne soit pas dépourvu d’Ahl-al-Bayt, conformément au hadîth d’Ath-Thaqalayn, qui ne se sépareront qu’une fois arrivés au Bassin, auprès du Prophète (SAW).

Ce fut donc un aperçu sur la question de l’Imam Al Muntadhar, tiré des sources sunnites et des ouvrages de leurs érudits afin que le dr. El Mûssawî et ses semblables comprennent ou du moins admettent que le principe de l’avènement d’un homme issu de la famille du prophète (SAW) est un principe islamique, émanant du Messager (SAW), pour que la marche de l’islam continue jusqu’à l’arrivée de l’Heure.

La négation de ce principe est une négation des hadîths du Prophète (SAW), admis par tous les Musulmans et, par conséquent, une négation de sa prophétie et de son Message.

 

Notes Références

 

 

(1) Ibn Khaldun : Al Muqaddimah ps:311-312

 

(2) M. Abû Rayyah: op.cit p:206

(3) !bn Taymiyyah: Hûqûq Alil-Bayt

(4) L’imam Ahmad: op.cit. Tome:3 p:37 et p:52

(5) Idem Tome1 p: 48

(6) Idem ps: 376-377

(7) Idem Tome: 3 p:17

(8) Idem p :27

(9) Abû Dawud: Sahih-Mustafâ Tome :2 p :207

(10) Idem p 207

(11) Idem ps: 207-208

(12) Idem p: 208

(13) Al Bukhârî: Tome :4 p:168, et Muslim Tome :1 p:94

(14) As-Suyûti : al Jâmi’ op.cit Tome :1 p:I00

(15) Idem Tome: 2 p:402

(16) Idem p:546

(17) Ibn Hajar Al Haytamî: op.cit p:237

(18) Ahmad Subhî: Nadhariyytul-hnâmah ps404-405

(19) Ahmad Al Hûfi: Adabus-Siyâsah ps: 77-78-79

(20) Ibn Hajar Al Haytamî: op.cit p: l 63

(21) Idem 237

(22) Al Bukhârî: Tome 4 p: 168, et Muslim Tome 1 p:94

(23) Ahmad Amîn : Dhuhr-ul-Islam T :4 ps :117-118 édit :1975

(24) Ibn Qutaybah : Al Ma’ârif ps: l-20

(25) Ibn Hajar Al Asqalânî : Al-Issâbah Tome 2 ps293-294

(26) Idem p:302

(27) Ibn Khaldun : op. cit. p :14

(28) Hassan ‘Abbas: As-Siyâghat-ul-Mantiqiyyah p: 403

 

Al Khoms et Wilâyatul-Fagîh

Ce sont les deux ailes dont parla le dr. El Mûssawî dans le paragraphe précédent «L’innovation d’Al Khoms et celle de Wilâyat-ul-Faqîh »

Ces deux questions étaient le principal motif derrière la composition de son livre: « le Shi’isme et la réforme »

II voulait dénigrer les ulémas de l'Ecole Ja'farite, bafouer leur dignité, y compris celle de son grand-père, le grand Savant As-Sayyid Abû-Hasan miséricorde d’Allah sur lui.

Ci-dessous vous trouverez un aperçu de ses fabulations au sujet d’Al Khoms et Wilâyat-ul-Faqîh, pour qu'en tant que lecteur vous puissiez cerner l’ampleur de la rancune que nourrit cet homme a l’égard des Shi’ites et de leurs ulémas.

 

Dans son livre, le dr. El Mûssawî dit à la page 63

 

« Malheureusement les jurisconsultes de l’Ecole ja’farite collèrent à Al-Mahdi 2 ailes( 2 bid'ah) déformant ainsi son image sublime. Ces deux ailes sont deux grandes innovations apparues en cette Ecole à l’époque de la lutte entre Shi’ité et Shi’isme. Eelle sont en contradiction flanche et nette avec les textes du St. Coran, de la biographie du Messager (SAW) et l’action de l’Imam ‘Ali et des Imams après lui. La première innovation est l’interprétation d’Al- Khoms pour qu’il englobe les bénéfices sur les acquisitions. La deuxième innovation concerne Wilâyat-ul-Faqîh parmi les jurisconsultes... ».

Il faudrait d'abord demander au dr. El Mûssawî: « Quel rapport y a-t-il entre le Khoms et Al Mahdi pour que le premier soit une déformation de l’image sublime et lumineuse du second ?

Premièrement :

- Si Al-Khoms serait une atteinte envers Al-Mahdi, cela aurait été également une atteinte envers le Prophète (SAW) mais le paradoxe c'est que c’est Muhammad(SAW) lui-même qui a décrété Al-Khoms !

 

Deuxièmement :

 

- Pourquoi incriminer Al-Mahdi si d'après lui ce sont les jurisconsultes Shi’ites qui ont institué Al Khoms, alors qu’Allah exalté soit-Il dit «Nul homme ne portera le fardeau d’un autre.. »(V :1 8/XXXV).

Le dr. El Mûssawî s'appuie sur l’oeuvre d’un autre et n’aurait pas dû en faire une atteinte au statut de l’Imam Al- Mahdi. Ensuite comment s’est-il permis de taxer d’innovation(Bid'ah) une obligation religieuse révélée par Allah dans Son Livre:

«Et sachez que, dans tout butin que vous avez amassé, le cinquième(al-Khoms) appartient à Allah, au messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres, et aux voyageurs (en détresse), si vous croyez en Allah et en ce que Nous avons fait descendre sur Notre serviteur, le jour du Discernement: le jour où les deux groupes s'étaient rencontrés, et Allah est Omnipotent). »(V :41/VIII).

La controverse portant sur le mot butin qui serait limité aux butins de guerre ou généralisé à d’autres biens, doit être résolue par la consultation de la sémantique arabe et non par un jugement de valeur taxant la loi d’hérésie.

En effet, il est notoire dans tous les rites musulmans que celui qui met en cause, en la taxant de bid’ah, une loi décrétée par les Textes et faisant nécessairement partie de l’Islam se situe, comme un mécréant, en dehors de la religion. Ce principe n’est point controversé. C’est pour cela que tous les jurisconsultes considèrent comme renégat celui qui déclare licite ce qu’Allah jugea comme illicite ou inversement.

Le dr. El Mûssawî en l’occurrence, considère l’obligation d’Al-Khoms comme une innovation.

C’est en ce sens que nous allons réfuter le mensonge du dr. El Mûssawî en traitant ci-dessous d’Al-Khoms et de sa légitimité.

Al-Khoms

Le dr. El Mûssawî dit à la page 63:

« Quant à Wilâyat-ul-Faqîh, il est presque unanimement admis par les ulémas de la confession Shi’ite qu’elle englobe et les bénéfices des acquisitions et les butins de guerre. Mais cette large interprétation d’Al Ghanîmah n’est apparue dans les livres Shi’ites qu’après un siècle et demi de la Grande Absence».

A la page 65, il dit: «Malheureusement, nos jurisconsultes ajoutèrent par conviction ou par ignorance ou par nécessité deux innovations ouvertes à l’oeuvre de l’Ijtihad et métamorphosèrent ainsi toutes les manifestations de la sincérité et de l’action pour Allah. Il s’agit des deux ailes qui battent au dessus des têtes Shi’ites tant que durent les cieux et la terre: Al Khoms sur les bénéfices des acquisitions et Wilayât-ul-Faqîh».

- Nous demandons au dr. El Mûssawî quel rapport y a-t-il entre Wilayat-ul-Faqîh et les gains sur les acquisitions et les butins de guerre. Qu’est ce-qui justifie que la première soit le dividende par rapport aux autres? Comment considère-t-il cela comme étant unanime dans l’Ecole Shi’ite ?

Quant à Al-Khoms qui comprend aussi les bénéfices sur les biens acquis, tous les jurisconsultes de cette Ecole sont de cet avis, y comprit le grand imam son grand-père, et son professeur Sheikh M.A. Al Kâshif-ul-Ghita’. Si leur avis était le résultat d’une conviction, ils auraient commis une innovation dans la religion musulmane-qu’Allah nous protège des écarts sataniques!

Si c’était par ignorance il aurait jugé ignorants le grand imam son grand-père et celui qui lui octroya la licence de l’Ijtihad.

Or, tout ceci est faux. Disons alors un mot sur la signification d’Al Ghanîmah puis parlons de la légitimité d’Al-Khoms et citons ce que dirent, à ce sujet, Sayyid Abûl-Hassan et Sheikh Al-Kâshif-ul-Ghita’-miséricorde d’Allah sur eux.

Dans le dictionnaire Al Munjid, le terme « Al Ghanîmah » est ce qui est pris des guerriers par la force; le bien acquis en général.» *1 Toute acquisition est donc Ghanîmah. Celle-ci englobe donc les bénéfices sur les acquisitions.

A ce sujet, Ibn Al Athir Al Jazrî cite ce hadîth: «Le jeûne en hiver et une Ghanîmah facile». «Il est Ghanîma pour la bonne compensation qu’il comporte». Et ce hadîth: «Le bien hypothéqué appartient au propriétaire; « à lui le Ghunm, le fruit qui en résulte et contre lui, en revanche, la charge qui en découle»; «le Ghunm veut alors dire ce qui vient en plus, le fruit, la plus-value» *2.

Ayant cette signification dans la langue arabe, Al Ghanîmah englobe donc les bénéfices des biens acquis.

Si Al Ghanîmah signifie le surplus, en général le profit et ce qui vient en plus du capital, les jurisconsultes Shi’ites sont dans le vrai quand ils affirment qu’elle englobe les bénéfices sur les biens acquis.

Quant à la légitime d’Al Khoms, en plus du verset précité (V:41/VIII ), il y a ce hadîth rapporté par Al Bukhârî dans son Sahîh sous le titre: «le versement du cinquième(Khoms) fait partie de la Foi ». Suite à des questions posées au Prophète (SAW), celui-ci demanda alors: «Savez-vous ce qu’est la foi en Allah uniquement ?» Ils répondirent «Allah et Son Messager savent mieux !» il dit alors: «L’attestation qu’il n’y a de divinité qu’Allah, que Muhammad est Son Messager, la pratique de la prière, le versement de l’aumône, le jeûne pendant le mois de Ramadan et l’acquittement d’Al Khoms sur Al Maghnam (le bien acquis)...» *3

Ceci prouve qu’Al Maghnam ne se limite pas spécifiquement au butin de guerre parce que la question fut adressé par la délégation de ‘Abd Al Qays quand ceci vinrent auprès du Prophète (SAW) et dirent : ش Messager d’Allah ! nous ne pouvons te rendre visite que pendant un mois sacré; entre nous et toi, il y a cette tribu des incrédules de Mudar, veux-tu alors nous donner tes instructions. .?» *4

- Ad-Dârimî, dans son Sunan rapporte un hadith similaire: «savez-vous ce qu’est la foi en Allah ?. » *5

- As-Suyûtî dit, à ce sujet, «pour nous, l’avis juste en cette matière consiste à dire: la part due au Messager d’Allah(SAW) doit être inclue dans Al-Khoms qui se divise alors en quatre parts, conformément au récit d’Ibn ‘Abbâs, les Proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs en détresse. Le consensus est établi que ce qui revient à ces quatre ayants droit au Khoms les concerne exclusivement» *6

Mujâhid dit: «Allah sut que parmi les Bani Hâshim, il y aurait des pauvres; Il leur décréta alors le cinquième à la place de l’aumône *7 (à laquelle ils n’ont pas droit).

Voilà ce qu’avaient donc rapporté les érudits sunnites en matière du versement du Khoms d’Al Maghânims qui englobent les bénéfices acquis. Il s’avère que le Khoms est une obligation divine exigée par Allah exalté Soit-Il à la place de l’aumône. Il est dû à Allah, à Son Messager et aux Proches du Prophète.

Il s’ensuit que l’allégation du dr. El Mûssawî (page 66) selon laquelle l’interprétation donnée à Al Ghanîmah englobant les bénéfices serait une spécificité Shi’ite, est nulle et non avenue.

 

Ses propos à la page 67 dit:

 

«Comme nous avons dit, il y a peu cette bid’ah (innovation) est apparue dans la société Shi’ ite vers la fin du 5è siècle de l’hégire car de la Grande Absence à cette époque là, aucun chapitre dans les livres juridiques Shi’ites, aucune allusion n’est fuite à l’élargissement de l’Assiette du Khoms aux butins et aux bénéfices ensemble. Muhammad b. Al Hassan At-Tûssî, l’un des plus grands jurisconsultes Shi’ites et fondateur du cercle religieux à Najaf, vécut au début du 5 siècle et ne dit rien à ce sujet dans ses livres juridiques connus, bien qu’il y traitât exhaustivement toutes les questions juridiques».

Ces écrits ci-dessus montrent sa méconnaissance de la légalité d’Al-Khoms sur les bénéfices acquis, et son acharnement à mentir sur le compte des ulémas Shi’ites et en particulier sur Sheikh At-Tûssî :

A la lecture de ces mots, on découvre que le dr. El Mûssawî est:

- Soit ignorant des ouvrages juridiques Shi’ites qui traitèrent minutieusement d'Al-Khoms bien avant la naissance du Sheikh At-Tûssî.

- Soit injuste à l’égard des ulémas Shi’ ites et invétéré dans son habitude de les accabler de ses inventions en sorte que son livre «le Shi’isme et la réforme» reste très loin de la probité scientifique.

Nous allons à présent voir ce qu’écrivirent les légistes Shi’ites du 4è siècle au sujet d'Al-Khoms englobant les bénéfices sur les acquisitions, puis nous verrons que Sheikh At­Tûssî avait-bel et bien traité de cette question dans ses ouvrages juridiques contrairement aux allégation du dr. El Mûssawî qui attaqua tous les légistes Shi’ites et les accusa d’hérésie et d’abjuration.

Sheikh Al Mufid (mort en 413 h), professeur de Sayyid Al Murtadâ et du Sheikh At­Tûssî, dit dans un chapitre consacré au Khoms et aux gains dans son livre «Al Muqni’ah»: «Al Khoms est obligatoire dans tout maghnam, car Allah-gloire à Lui révéla le verset 41/VIII.

Les «Ghanâ’im» comportent les acquis de la guerre comme l’argent, les armes, les habits, les captifs; les acquis des métaux, de la mer, des trésors, de l’ambre et le surplus du bénéfice net opéré sur l’exploitation du commerce de l’agriculture, de l’industrie après la déduction des frais nécessaires à son propre entretien à suffisance pendant une année» *8

Sheikh At-Tûssî dans son commentaire d’Al Muqni’ah, après avoir cité les traditions relatives à l’obligation du Khoms, dit dans un chapitre consacré à cette question: «A partir de Muhammad b. ‘Ali, de Muhammad b. Al Hassan b. Adbullah b.Sinân qui dit: «Quiconque ayant fait un butin ou acquis un bien, doit s’acquitter du Khoms. Même le tailleur ayant fait un bénéfice de cinq deniers sur la confection d’une chemise, nous en doit un...» *9

- Dans un autre récit, Sheikh At-Tûssî rapporte: «Ahmad b. Muhammad, à partir d’Al Hassan b. Mahbûb, à partir d’Abî Ayyûb citant Muhammad b. Muslim qui dit: «J’ai questionné Abâ Ja’far(a.s) au sujet d’Al Mallâhah. Il demanda alors: Qu'est Al Mallâhah ? J’ai répondu: «C’est un terrain salin(un marais salant). Il remarqua alors: «C’est une mine soumise(donc) au Khoms». J’ai demandé ensuite: «Qu’en est-il du soufre, du pétrolifère extrait de la terre ?» Il répondit: «Ceux-ci et tout ce qui leur ressemble sont soumis au Khoms» *10

- Dans un autre récit «Sa’d b. ‘Abdullah à partir d’Abî Ja’far et ‘Ali b. Mahzayâr citant Muhammad b. Al Hassan Al Ash’arî qui dit: «L’un de nos compagnons écrivit à Abî Ja’far II(a.s): «Le Khoms taxe-t-il tout bien, peu ou prou, acquis par l’homme dans toutes sortes d’activités et de manufactures ? et comment y procéder ?» II répondit par écrit: «Al-Khoms y est dû après la déduction des frais de la mu’ah, la subsistance» * 11

- Ali b. Mahzayâr rapporte à partir d’Abî ‘Ail b. Ràshid, un hadîth similaire *12

- Sheikh At-Tûssî rapporte aussi ce hadîth citant Abâ ‘Abdullah(a.s): «Un homme demanda au Commandant des Croyants(’Ali a.s): «j’ai reçu de l’argent dont je ne saurai séparer le pur de l’impur(qu’en ferai-je?). il lui répondit: «Soumets le au Khoms car Allah-gloire à Lui s’en est contenté...» *13

Contrairement aux allégations du dr. El Mûssawî, le noble Sheikh At-Tûssî s’est bien penché sur la question du Khoms à l’instar, d’ailleurs, des légistes Shi’ites qui traitaient ce sujet depuis lépoque des lmams(a.s) jusqu’à nos jours.

Voici, à présent ce qu’en dit le grand Savant Sayyid Abûl-Hassan Al Mûssawî: «Livre du Khoms décrété par Allah-exalté soit-Il, en faveur de Muhammad(SAW) et de ses descendants à la place de la Zakât. Quiconque en soustrait un dirham, sera parmi les injustes, spoliateurs de leur droit.

Mawlânâ As-Sâdiq(a.s) dit: «Allah l’Unique Qui interdit pour nous l’aumône, nous en compensa par Al Khoms. La Zakât nous est défendue; le Khoms nous est prescrit et l’offre nous est permise» *14

Il dit aussi: cinquièmement: «Après son propre entretien et celui de sa famille, le surplus provenant de l’exploitation industrielle, agricole, commerciale et de toutes les autres acquisitions...» * 15

Ces propos de Sayyid Abûl-Hassan Al Mûssawî (que son âme soit agrée), infligent un démenti aux déclarations du dr. El Mûssawî qui taxa son grand-père d’hérésie ainsi que tous les autres légistes Shi’ites, et notamment par la même occasion le Sheikh M.Al-Kâshif-al-Ghitâ’ qui lui avait octroyé la licence de l’Ijtihad qu'il revendique.

Le Sheikh-qu’Allah lui accorde Sa miséricorde dit dans un chapitre consacré au Khoms: «Il est obligatoire, pour nous; dans sept éléments: les butins de guerre, les richesses maritimes, les trésors, les métaux, les gains et les bénéfices, tes biens où se mêlent le pur et l’impur.. .L’origine en est cette parole divine (V:41/VIII ). Le Khoms est, pour nous, un droit exigé par Allah en faveur de la famille de Muhammad (SAW). Il est divisé en six parts: trois d’entre elles sont réservées à Allah, au Prophète et aux Proches. Elles sont payées à l’Imam s’il est présent ou à son représentant qui est le Mujtahid juste, pendant son occultation. Ce dernier représente l’imam dans la préservation de la Shari’a et la défense de la Communauté et les utilise(ces trois parts) pour gérer les affaires de la religion ou pour aider les gens faibles et nécessiteux, et non comme dit ironiquement Mahmûd Al Alûsî, dans son exégèse, qu’elles doivent être déposées, de nos jours, dans le labyrinthe» *16

«Al Hâfidh Abû ‘Ubayd Al Qâsim b. Sallâm (mort en 224h) parle du Khoms dans son livre «les biens», qui reste l’un des livres les plus précieux et traite des matières assujetties au Khoms, la manière dont il doit être dépensé et les autres lois y afférentes. La plupart de ses propos concordent avec ce qui est notoire dans l’Ecole imamite» *17

C’était donc le Khoms ou la première aile que le dr. El Mûssawî a brisée. Quant à son accusation portée contre les légistes Shi’ites qui collectent injustement, selon lui, les biens des gens dont il est illégitime de faire usage, elle est nulle et infondée car les ulémas Shi’ites sont plus dignes et loin de tout soupçon.

S’ils sont mujtahid et équitables, il est hors de propos qu’ils touchent aux vanités de ce monde. S’il se confirme que certains d’entre eux manquent à l’équité, ils ne feront plus alors partie des jurisconsultes Shi’ites étant donné que les deux conditions pour être une autorité de référence Shi’ite(la Marji’iyyah) dépositaire de ces droits, sont l’Ijtihad et l’équité. Si cette dernière seule n’est plus, nul droit ne doit alors être remis, qu’il s’agisse du Khoms ou d’autres droits. En fait le dr. essaie de voiler le vrai par le faux afin de dénigrer les légistes Shi’ites.

Quant à la deuxième aile «l’innovation» de Wilâyat-ul-faqîh, disons au dr. El Mûssawî et consorts que le chemin du salut ici-bas et dans l’au-delà réside dans l’adoption du principe de Wilâyat-ul-Faqîh ou(souveraineté) du jurisconsulte réunissant les deux conditions précitées à savoir l’équité et la connaissance de la loi divine afin de l’appliquer à la réalité de la vie pratique et intellectuelle.

Pour les gens sensés, il est indubitable que l’homme qui réunit l’équité et l’ljtihad est plus à même de diriger la politique de la Communauté, l’administration de ses affaires et l’application des décrets divins. Certes ne se rangeront pas à cet avis ceux qui, comme le dr. El Mûssawî, ne veulent pas l’application des lois islamiques (la Shari’a) mai plutôt l’attribution du pouvoir politique à tout un chacun même si c’était un criminel ou un ignorant injuste.

Wilâyat-ul-Faqîh

Avant de s’étendre sur ce principe, citons le dr. El Mûssawî pour découvrir son ignorance et sa méconnaissance des questions les plus élémentaires dans tes matières juridiques et thélogiques (selon la terminologie moderne).

Dans la page 69 de son livre « le Shi’isme et la réforme » il dit :

« Wilâyat-ul-Faqîh » est la deuxième aile ou innovation incorporée au pouvoir de ceux qui prétendent être les représentants de l’imam Al-Mahdi pendant sa Grande Absence. Cette idée est précisément anthropomorphique infiltrée dans la pensée islamique à partir de la pensée chrétienne selon laquelle Allah s’est incarné dans Jésus et celui-ci dans le grand prêtre... »

Que d'Inventions voire même des fabulations de la part du dr. El Mûssaw !!!!

Effectivement, le dr. El Mûssawî ne sait pas ce qu’il dit; sinon quel lien y a-t-il entre le fait qu’un homme soit le représentant d’un autre dans la direction de ses affaires et l’incarnation de l’un par l’autre ? Les propos qu'il tient impliquent que toutes les Ecoles islamiques sont anthropomorphiques puisqu’elles croient toutes en la représentation du Messager d’AHah (SAW) par son calife.

Ainsi, Abu Bakr le premier calife était appelé « calife du Message d’Allah ». Le Prophète s’est-il donc incarné dans Abû Bakr parce que ce dernier l’a remplacé dans la direction de la Communauté et l’entretien de ses affaires ?

De même, le deuxième calife était appelé calife du calife du Messager d’Allah. Cela implique-t-il qu’Abû Bakr s’est incarné dans le deuxième calife ? et ainsi de suite pour les califes Umayyades et Abbassides ? comme si le précédent s’incarne dans le suivant parce qu’il lui a succédé (après sa mort) ou remplacé lors d’un voyage ?!?

Quel homme raisonnable excepté le dr. El Mûssawî accepterait-il un tel discours ?

Si l’incarnation signifiait cela, toute la Communauté islamique en serait concernée parce qu’elle croit en ha représentation.

Ibn Khaldûn dit à ce propos: «si tu observes le secret d’Allah en le Califat, tu ne trouveras que cela car Allah exalté soit-Il fait du calife son délégué dans l’administration des affaires de Ses serviteurs... »*18

Selon la logique du dr. El Mûssawî, Allah s’incarne, alors, dans ce calife !!!!!

D’autre part, la législation divine et la tradition prophétique admettent qu’un individu remplace un autre dans l’expédition de ses affaires, en tant que tuteur après sa mort ou mandataire de son vivant. Mais El Mûssawî les taxe d’anthropomorphisme infiltrés à partir du Christianisme dans la pensée islamique! Qu’Allah nous protége de ceux qui dévient de la religion d’Allah et de la sunnah de Son Prophète (SAW)!.

Ne nous attardons pas sur l’état d’ignorance du dr. El Mûssawî mais voyons plutôt son argumentation-déjà écroulée-qu’il érigea pour infirmer Wilâyat-ul-Faqîh. Celui qui méconnaît les règles élémentaires de la grammaire se permet-il d’interpréter les versets coraniques suivant son opinion et ses passions ? Autrefois, le Messager d’Allah dit:: "celui qui explique le Coran sans se fonder sur la science, prenne sa place dans l’Enfer»!

A la page 73, le dr El Mûssawî dit:

« Je reviens maintenant au sujet de Wilâyat-ul-Faqih des points de vue théorique et pratique. Sa base théorique dans la conception Shi’ite, est fondée sur ce verset coranique:«O vous qui croyez ! obéissez à Allah !obéissez à Son Messager, à ceux d’entre vous détenant l’autorité » (V :59/IX) »

Les ulémas Shi’ites disent que ne sont visés par «ceux d’entre vous détenant l’autorité» que le Calife ou l’imam légitime qui est l’Imam ‘Ali et successivement après lui ses fils jusqu’à l’Imam Al Mahdi. En l’absence de celui-ci l’autorité(la Wilayah) appartient aux jurisconsultes Mujtahidine qui remplacent l’Imam et sont ses délégués généraux. L’erreur dans cette interprétation est plus claire que la clarté du soleil.

Avant tout, cette théorie se heurte à un texte coranique franc et clair déterminant la compétence des jurisconsultes.

Il est regrettable et affligeant que tous ceux qui ont dit long sur la nullité de cette théorie ne soulevèrent pas ce point primordial qui réfute le principe de cette théorie dans son fondement même et le pulvérise définitivement. Le verset dont il s’agit est le suivant: « Il n’appartient pas aux Croyants de partir tous ensemble en campagne. Pourquoi quelques hommes de chaque fraction ne s’en iraient-ils pas s’instruire en la Religion afin d’avertir leur peuple (qawmahum) lorsqu’ils reviendraient parmi eux ? peut-être, alors, prendraient-ils garde. » (V:122/ IX).

Le verset, continue le dr. El Mûssawî, montre clairement que le devoir du Faqîh (Jurisconsulte) est de transmettre et d’avertir dans les domaines religieux. Aucune allusion ne s’y trouve quant à l’obéissance due au Faqîh ou à sa Wilâyah. Je me demande comment ce noble verset échappa aux ulémas et chercheurs puisque nous, les Shi’ites, comme tous les Musulmans d’ailleurs, sommes unanimes que l’Ijtihad (l’effort d’extraire la loi) n’est pas de mise en présence du Texte (qui commande la matière en question).

Donc, l’idée de Wilâyat-ul-Faqih est en opposition avec l’Enoncé du Livre et tout ce qui contredit le Texte divin est considéré comme étant hors de l’Islam »

La réplique: L’auteur dit que d’après les ulémas Shi’ites, ceux qui détiennent l’autorité, dans le verset coranique précité, n’est que le Calife ou l’imam légitime.

Ce Jugement (restrictif) de la part de l’auteur dénote une méconnaissance des avis des rites musulmans (autres que le Shi’isme) en la matière. C’est que l’lmamat et le Califat sont deux synonymes et renvoient tous les deux au poste de celui qui dirige les affaires musulmanes.

lbn Hazm Al Andalussî dit à ce propos: «Sans controverse aucune, l’appellation de l’Imamat ne concerne que celui qui se charge des affaires de la Communauté islamique»*19.

Par conséquent le « Détenant l’autorité» dans le verset coranique n’est autre que le Calife ou l’imam.

Ceci vaut pour tous les rites musulmans, une matière de consensus, à l’instar d’un autre principe: l’obligation de lui (au Calife, à l’Imam ) obéir en matière de religion et de vie terrestre.

Ibn Hazm dit à ce sujet: « Tous les Sunnites, tous les Murji’ites, tous les Shi’ites, tous les Kharijites-à l’exception au sein de ces derniers du groupe An-Najdat-sont unanimes à dire que l’établissement de l’Imamat est obligatoire et que la Communauté est obligée d’obéir à l’imam juste et mettant en pratique les lois divines qu’il respecte dans son gouvernement »*20

Cette qualification du Calife ou de l’imam ne s’applique, en fait, qu’à la conception Shi’ite car les conditions requises, à savoir l’équité, l’application de la loi d’Allah et le gouvernement de la Communauté suivant les lois de la Shari’a émanant du Messager d’Allah (SAW) ne sont remplies que par l’Imam infaillible ou l’autorité religieuse réunissant les conditions précitées. La raison en est que seul le Mujtahid est versé dans les lois de la Shari’a.

Par conséquent, il doit être le représentant effectif de l’imam dans la mise en application des lois religieuses et de la politique islamique. Ceci confirme le bien fondé de la théorie de Wilâyat-ul- Faqîh que le dr. El Mûssawî a reniée par ignorance de la signification du Califat ou l’Imamat.

Certes, il y eut controverse dans tes rites musulmans relativement à la question de savoir si le Calife en exercice après le Messager (SAW) doit être investi par le Texte et la nomination ou par le choix (et la délibération).

La première opinion est celle des Shi’ ites et de certains Mu’tazilites; la seconde est celle des Sunnites.

Toutefois, quand les deux conditions, l’équité et la connaissance des lois de la Shari’a existent (en un jurisconsulte), le principe du choix (de l’imam) sera hors de propos.

Ces deux conditions ne peuvent se réaliser que selon la conception Shi’ite et c’est Wilâyat-ul­Faqîh. Quant à «ce qui est regrettable et affligeant ....» c’est bien le fait qu'El Mûssawî s’immisce dans les domaines qu’il ne maîtrise pas.

Celui qui méconnaît les règles élémentaires de la grammaire et de la sémantique peut-ii se permettre d’interpréter le Livre d’Allah afin de réfuter l’idée de Wilâyat-ul-Faqîh et de la pulvériser définitivement ? Comment a-t-il déduit du verset précité que les devoirs du Faqîh se limitent à la transmission et à l’exhortation en matière religieuse à l’exclusion de sa Wilâyah ou du devoir de lui obéir ????

Comment a-t-il compris du verset ce qui échappa aux ulémas Shi’ites et aux chercheurs parmi eux? Comment les avis de ceux-ci divergent-ils au sujet du verset coranique s’il était clair et sans équivoque ?

La vérité est que ce verset est parmi les arguments Solides qu’on avance pour prouver l’obligation d’obéir au Faqîh.

Voici à présent la signification du noble verset susmentionné. Le lecteur pourra, ainsi, voir dans quelle ignorance le dr. El Mûssawî se trouve, lui qui ose s’attaquer à l’islam et aux Musulmans.

A la lecture du verset, on comprend que le Nafr (la campagne pour l’instruction) est obligatoire en raison de la particule Lawlâ. Il s’ensuit que l’avertissement est obligatoire aussi puisque le verset dit : » afin d’avertir leur peuple,» l’avertissement étant he but du lancement de la campagne pour h’instruction. Or, si l’avertissement est obligatoire, son acceptation l’est aussi sinon il serait sans objet.

L’avertissement serait inutile s’il n’est pas suivi de l’acceptation (par le peuple) de la parole du Faqîh.

Par conséquent, la Communauté est obligée de connaître l’avertisseur afin de s’instruire auprès de lui, pour être guidée vers la vérité exacte. Et c’est le sens qu’on donne à Wilâyat-ul-Faqîh.

En d’autres termes, Allah gloire à Lui exige le lancement de Certains musulmans en campagne pour l’instruction dans le domaine de la religion et de la Shari’a en vue d’entreprendre l’avertissement. L’obligation de celui-ci est consécutive à celle de l’instruction. A son tour, l’obligation de l’avertissement entraîne celle de l’acceptation de l’acte de l’avertisseur.

Celui-ci n’est autre que le Faqîh et l’acceptation qu’on lui doit n’est autre que l’obligation de lui obéir en matière de religion et de vie terrestre. Et c’est le sens donné à Wilâyat-ul-Faqîh.

Un autre verset coranique prouve l’obligation de s’instruire auprès du Faqîh et de lui obéir quand les deux conditions de l’équité et de l’Ijtihad sont réunies en lui : « Si vous ne savez pas, interrogez les Détenteurs de l’Edification » (V :43/XVI ). De l’obligation de demander, d’interroger, on déduit l’obligation d’accepter la réponse sinon l’obligation d’interroger serait nulle. Si on est obligé de recevoir la réponse on l’est aussi vis à vis de son contenu *21 (la question et la réponse correspondante).

Citons un propos encore plus étrange émis par le dr. El Mûssawî dans la page 75:

«Si Wilâyat-ul­Faqîh était un poste politique, pourquoi le lier à la Religion et au Rite et le réaliser dans la personne du Faqîh auquel il faut obéir ?... »

Quelle est donc la compréhension de la vérité Islamique manifestée par ce pseudo homme de philosophie et shari’a ?!?

Il n’a même pas pensé au hadîth du Prophète(SAW): « Chacun de vous a une charge et en est responsable »S’il appartient à tout musulman de se pencher sur les affaires des autres(qui le concernent d’une manière ou d’une autre) que dire alors de celui qui cumule équité et science (Ijtihad) ?

N’a -t-il pas droit à la direction des afihires communes ? Qui a permis au dr. de séparer les affaires religieuses et celles relatives au bas monde et d’éloigner la politique de l’islam et des Musulmans ?

Le principe de la séparation entre les deux fut amené(en terre d’islam) par les ennemis de l’Islam en vue de la démolition des ses monuments et de la domination de ses édifices sacrés. Le dr. El Mûssawî souscrit à cette idée.

Quant à ses autres propos sur Wilâyt-ul-Faqîh, il est inutile de les discuter car il ne s’y est basé ni sur la logique ni sur quelque argumentation que ce soit. Du sophisme dénué de science et d’objectivité.

Pour faire connaître la vérité du dr. El Mûssawî et de ses idées, donnons un aperçu suffisant sur le principe du gouvernement islamique ou Wilâyat-ul-Faqîh.

 

Le gouvernement islamique ou Wilâyat-ul-Faqîh

Il va sans dire qu’à l’époque du Messager d’Allah (SAW), le gouvernement islamique était incontestablement du ressort de Prophète(SAW) qui supervisait les affaires de la Communauté tant sur ha plan cultuel et spirituel que sur le plan séculier et politique. Cette compétence fut transmise au Commandant des Croyants ‘Ali b. Abî Tâlib de par les Enoncés clairs et unanimement admis par les Musulmans(voir plus haut, la question de l’Imamat).

Après lui, ce fut le tour des Imams nommés dans des Ecrits rapportés par les deux confessions (Sunnite et Shi’ite).

Après la grande Absence, la responsabilité du gouvernement islamique, pour les Shi’ites, est du ressort des jurisconsultes Mujtahidine parce qu’ils sont les dépositaires de la Shari’a qu’ils protègent, à condition qu’ils soient équitables, contre le jeu des passions. C’est ce que confirment les preuves écrites avancées par les Sunnites et les Shi’ites.

A ce propos, Ibn Khaldûn dit: «Si tu observes le secret d’AlIah en le Califat, tu ne trouveras que cela car AIlah-exatté soit-Il fàit du Calife Son délégué dans l’administration des affaires de Ses serviteurs afin qu’ils les incite à préserver leurs intérêts et les dissude de s’engager dans ce qui pourrait leur porter préjudiœ. Il en est responsable selon l’ordre qui lui est adresse, or, cette responsabilité implique le pouvoir et la capacité d’agir d’après cet ordre» *22

Ainsi, le Califat est l’un des secrets divins. Le calife est le représentant d’AlIah dans la direction des affaires de Ses serviteurs qu’il conduit vers un état meilleur et les empêche d’aller vers ce qui est mal et préjudiciable. En toute évidence, il faut que celui qui s’en charge y soit disposé et capable de comprendre les ordres(religieux) qui le concernent, Or, ceci ne peut être assumé que par le Faqîh dépositaire de science(Ijtihad) et d’équité, et digne de la confiance placée en lui. C’est ainsi que s’affirme Wilâyat-ul-Faqîh.

Le Prophète(SAW) dit dans un hadîth rapporté par Al Bayhaqî, à partir d’Abî Hurayrah «Le gouverneur qui juge d’une affaire après avoir pratiqué l’Ijtihad aura une rétribution double si son jugement s’avère exact et une seule s’il s’avère erroné " *23

Le gouvernement islamique est un gouvernement des lois divines qui, si elles prennent cours, répandant la justice divine dans la société humaine.

Wilayât-ul-Faqîh est ainsi le prolongement de la Wilâyah du Prophète(SAW) et de l’Imam ‘Ali(a.s).

Pour les Musulmans, l’origine de la Wilâyah réside en Allah gloire à Lui Créateur de toute chose. C’est Lui le Véritable Mawla(Maître), les Humains étant Ses serviteurs, obligés de suivre Ses ordres et de s’abstenir de Ses interdictions. Allah exalté soit-Il chargea le Prophète(SAW) de cette Wilâyah comme le confirme ce verset coranique:

«Le Prophète est lié prioritairement aux Croyants plus qu’ils ne le sont à eux-mêmes» (V:6/ XXXIII ).

Après le Prophète(SAW), la Wilâyah fut, d’après les Shi’ites, transmise tour à tour à ses légataires et Califes (a.s) nommés(les Imams) dans les textes conformément aux arguments présentés précédemment.

Or, comme le gouvernement islamique est un gouvernement des lois divines, seul le Faqîh s’y attelle. Il assume ni plus ni moins-sauf exception prouvée-tout ce que le Prophète(SAW) assumait. Comme le Messager (SAW), le Faqîh doit donc appliquer les sanctions, juger selon la révélation d’Allah, préserver les droits relatifs aux biens publics et privés et organiser la Trésorerie de l’Etat dont il est gérant.

En fait, le rôle du Mujtahid qui remplit les conditions requises ne se limite pas à l’émission de la Fatwa mais s’étend à la Wilayah générale.

Il est la référence en matière de pouvoir politique, d’arbitrage et de pouvoir judiciaire. Cela fait partie de ses compétences et personne ne peut s’en charger que suite à son autorisation. L’application des peines et des sanctions ne se fuit non plus que selon son ordre et ses directives» *24

Pour nous, il convient d’insister sur les qualités personnelles du Walî et sur les arguments sur lesquels on s’est basé pour affirmer Wilâyat-ul-Faqîh. Les Shi’ites posent comme conditions: la connaissance de la Loi divine par l’effort de l’extraction et de la déduction, et l’équité sinon le Faqîh serait inapte: «Deux qualités constituent la base du gouvernement islamique en dehors desquelles il ne peut pas se réaliser:

L’une d’elles est la connaissance de la loi, la deuxième est l’équité. La question de la compétence, requise aussi comme une troisième qualité du Chef suprême, est inclue dans celle de la connaissance dans son acception la plus large.. .

La Wilâyah est donc du ressort d’Al Faqîh juste et équitable qui convient vraiment à la direction des Musulmans. Se charger du gouvernement et donner les bases de l’Etat islamique constituent une obligation Kiffl’î *25 à la charge des jurisconsultes équitables» *26. Ainsi, les conditions suivantes doivent-être réunies lors de la nomination de la personne qui se charge des responsabilités gouvernementales:

I- Les qualités requises en tout Marji’ Dînî(référence religieuse) c’est à dire l’ljtihad absolu et l’équité.

2- Sa ligne idéologique doit paraître dans ses écrits et ses recherches.

3- Sa Marji’iyyah(autorité de référence) doit être effective au sein de la Communauté d’après les démarches naturelles suivies historiquement.

4- Sa candidature doit-être présentée par la majorité des membres du Conseil d’Al Marji’iyyah. Cette candidature doit-être soutenue par un nombre élevé de personnes actives dans les domaines religieux car le gouvernement doit appartenir au plus savant.

En cas de pluralité de références équivalentes en matière d’équité d’omniscience et de compétence, la question de la désignation incombera à la Communauté par le biais d’un référendum populaire général *27

Pour affirmer l’obligation d’établir Wilâyat-ul-Faqîh, les Shi’ ites arguent de plusieurs narrations:

- As-Sukûnî rapporte qu’Abû ‘Abdillah(a.s) dit: «Le Messager d’Allah(SAW) dit: «les jurisconsultes sont les dépositaires du Message tant qu’ils n’entrent pas dans le bas monde» On demanda alors: ش Messager d’Allah! Que veut dire leur entrée dans le bas monde? Il répondit: «suivre le sultan. S’ils le font méfiez vous d’eux pour votre religion» *28

Les jurisconsultes sont donc les dépositaires des Messagers dans la direction des armées, la conduite de la société, la défense de la Communauté et l’exercice de la justice parmi les gens. Le hadîth précédent pose comme condition pour que les Faqîh(s) soient les dépositaires des Messagers, qu’ils n’entrent pas dans le bas monde car si le Faqîh se soucie d’amasser les vanités, il cesse d’être équitable, dépositaire du Messager ou exécuteur des lois de la Shari’a.

Seuls les Fuqahâ’ équitables sont habilités à exécuter les lois de l’Islam, à établir ses rouages, à appliquer les sanctions d’AlIah et surveiller les frontières musulmanes.

Bref les Prophètes les mandatèrent et firent d’eux leurs dépositaires dans les domaines de leurs compétences.

Ainsi ils perçoivent les impôts qu’ils dépensent au profit des Musulmans, réparent tout ce qui est en mauvais état parmi eux. Comme le Messager(SAW) était chargé d’appliquer les lois et d’établir l’ordre, les Fuqahâ’ sont habilités à gouverner et c’est à eux de porter le fardeau de l’application des lois, des sanctions d’Allah, de combattre Ses ennemis et de mettre fin à tout germe de désordre *29.

Les Shi’ites se basent aussi sur le hadîth selon lequel le douzième Imam chez les Shi’ites dit: «Quant aux situations réelles, consultez à leur propos les narrateurs de nos hadîths car ils représentent mon argument décisif à votre encontre comme je suis celui d’Allah» Ce hadith prouve que les Fuqahâ’ sont, dans la limite de ce qui touche à la garantie de l’application de l’Islam à la vie, la Référence à consulter dans toutes les situations réelles car le fait qu’ils sont les narrateurs de leurs(des Imams) hadîths et les porteurs de la Shari’a, leur confère la Wilâyah c’est à dire la qualité de superviser la mise en pratique de la Shari’a et le droit d’en exercer un plein contrôle *30.

Leur incombe aussi le devoir de clarifier les problèmes, les lois et les différents systèmes islamiques, et les rendre accessibles aux gens afm de constituer une terre valable sur laquelle pourront vivre (normalement) les régimes et les lois islamiques *31

Ce système de la représentation de l’Imam infaillible par le Faqîh signifie que le véritable Walî(maître) est l’imam qui désigne le Faqîh à la représentation.

Ceci est en harmonie avec la voie Shi’ite. Ce système diffère des dictatures en trois points:

1- Le législateur des lois fondamentales dans un Etat basé sur Wilâyat-ul­Faqîh est Allah-gloire à Lui et non le Faqîh.

2- La Wilâyah n’est pas l’apanage exclusif d’un Faqîh bien déterminé mais appartient à tout jurisconsulte cumulant les conditions requises, tous les autres Fuqahâ demeurant awliyâ’ (plur. de Walî) observant le Faqîh habilité à gouverner ou constituant un conseil oeuvrant effectivement dans le domaine du commandement général afin de réduire au minimum les erreurs du Gouvernement.

3- La Wilâyah ici ne repose pas sur l’oppression et la coercition mais se réalise en dépendance de ces conditions: l’Ijtihad, l’équité, la capacité susceptibles de conduire l’action du chef suprême vers la ligne droite et permettant à la Communauté de le surveiller étant donné que les intérêts de celle-ci circonscrivent le domaine de la Wilâyah. Ce principe oriente aussi l’action du Walî vers la voie rectiligne et permet à la Umma(nation, Communauté) éduquée auparavant d’observer attentivement ses pas *32

«De ce fait, poser la Marji’iyyah avisée et sage en vue de l’établissement du Gouvernement islamique comme devise, but et vérité demeure la véritable expression de la Conscience communautaire, le couronnement, comme résultat naturel, de son combat et la garantie de la continuité du peuple dans le chemin de la victoire, que lui fraya l’islam» *33

Si le Faqih transgresse les lois de la Shari’a islamique sa démission de la Wilâyah se fuit automatiquement, faute de confiance et d’équité. C’est qu’en vérité le commandement suprême appartient à la loi divine sous les ombrages de laquelle tout le monde trouve refuge.

Dès leur naissance, les gens sont libres d’entreprendre leurs actions légitimes. Personne n’a de droit préalable sur son semblable. Après l’application de la loi divine, personne n’a le droit de contraindre quelqu’un à suivre une certaine façon de mener sa vie. Le gouvernement islamique rassure les gens, les sécurise quant à la préservation de leurs vies, de leur argent, de leurs familles et de leurs propriétés parce que le gouvernant n’a pas le droit d’agir en contradiction avec la loi divine.

C’est pour cette raison que les Prophètes mandatèrent les Fuqahâ’ à dire, à agir, à appliquer les lois d’Ailah, à ordonner ce qui est bien et à défendre ce qui est blâmable afin d’éduquer l’être humain moralement, spirituellement et effectivement. Ce sont les Fuqahâ’ qui doivent conduire l’évolution (Massîrah) des gens d’après la conception Shi’ite pour que l’Islam et ses édifices ne s’effacent pas *34

Nous avons voulu donner cet aperçu sur Wilâya-tul-Faqîh au dr. El Mûssawî pour lui faire savoir que le gouvernement islamique entre bien dans ses compétences (de la Wilâyah) conformément à ce hadîth prophétique : « Quiconque meurt sans avoir prêté allégeance (à l’Imam) meurt selon les normes de la Jâhiliyyah » c’est à dire une mort de mécréant.

 

Notes Références

 

(1) Ma’lûf: Al Munjid p :590

(2) Ibn AI Athîr Al Jazrî : An-Nihâyah fi Gharîbil-Hadîth Tome: 3 p: 186

(3) Al Bukhârî: op. cit. Tome: 1 p : 13

(4) Idem p :13

(5) Ad-Dârimî: Sunan: Tome: 2 p:269

(6) As-Suyûtî: Ad-Durrul-Manthûr Tome : 10 p: 8 et p: 185

(7) Idem Tome: 10. p :5

(8) Sheikh Al Mufid: Al Muqni’ah p:45

(9) Sheikh At-Tûssî: Sharhul-Muqni’ah T:4 p: 122

(10) Idem p:122

(11) Idem p:123

(12) idem p:123

(13) idem p:124

(14) Abul-Hassan Al Mûssawî: wasîlat-un-Najat Tome 1 ps: 303 à 349

(15) Idem p:210

(16)M. A. Al-kâshif-ul-Ghita’ : op. cit. p:76

(17) Idem p:97 d’après « Al Amwâl » d’ibn Sallâm ps :303 à 349

(18) Ibn Khaldûn : Al Muqaddimah p :196

(19) Ibn Hazm: Al-Fissal fil-Milal

(20) Idem p:87

(21) Sheikh Al-Ansârî: Farâ’id Al Usûl ps: 80-81

(22) Ibn Khaldûn : Al Muqaddimah p :196

(23) Al Bayhaqî: Ali’tiqâd ‘alâ Madhhabis Salaf p:134.

(24) Sayyid Hâ’irî: Asâs-ul-Hukamah ps: 139-140. Voir aussi As-Sayyid M.Bâqir As-Sadr: Falsafatunâ p :27 et M. Rida Al Mudhaffâr: ‘Aqâ’id Al­Imamiyyah p :15.

(25) C’est l’obligation qui concerne tous les membres de la communauté mais dès que l’un d’eux l’accomplit, les autres s’en trouvent exempts.

(26) Rûhullah Al Khumaynî : Al Hukumat-ul-Islamiyyah

(27)M. Bâqir As-Sadr: Lamhah-Tamhîdiyyah ‘an Mashrû ‘Dustûr-il Jumhûriyyah islamiyyah (aperçu préparatoire d’un projet de constitution pour la République islamique ps: 21-22

(28) R. Al Khumaynî: op. cit. p:67

(29) Idem ps: 69-70

(30) M. Bâqîr As-Sadr op. cit. p :24

(31) R. Al Khumaynî: op. cit. p:61

(32) As. Sayyid Kâdim Al Hâ’irî : op. cit. ps: 76-77

(33) M. Bâqîr As-Sadr: op. cit. ps: 17-18

(34)R. Al Khumaynî: op. cit. ps: 71-72