Devoir envers les morts
Selon al-‘Allâmah al-Majlicî
dans “Zâd al-Ma‘âd”, le croyant ne doit pas négliger de se rappeler ses proches
morts, car ceux-ci n’ont plus la possibilité d’accomplir de bonnes actions et
les actes de bienfaisance (pour se racheter) et espèrent vivement que leurs
descendants, leurs proches et leurs frères croyants en général le font à leur
place et en leur nom. Ils attendent d’eux un geste de bienfaisance de leur part
et surtout leur do‘â’ lors de la Prière de la Nuit. Le croyant doit faire le
do‘â’ à ses parents après les Prières obligatoires et dans les lieux saints,
sans oublier les bonnes oeuvres dédiées à leur mémoire. Car selon le Hadîth : “Peut-être un homme qui avait été noté comme
‘âq (désobéissant à ses parents) de leur vivant, sera-t-il considéré comme bâr
(obéissant et bienfaiteur envers ses parents) après leur mort, grâce aux bonnes
oeuvres qu’il aura accomplies en leur nom. De même un homme qui avait été noté
comme bâr envers ses parents de leur vivant, serait-il enregistré comme ‘âq
envers eux, à cause de son manque d’accomplissement d’actes de bienfaisance qui
leur sont dus”. Parmi les devoirs
les plus importants qu’on doit accomplir envers les parents et les proches
figurent l’acquittement de leurs dettes impayées et de toutes autres
obligations non acquittées envers les gens ou envers Allah. Ainsi, on doit
s’efforcer accomplir en leur nom ( soit soi-même, soit en déléguant un autre
-moyennant rémunération- pour le faire) un pèlerinage dû qu’ils auraient manqué
ou tous autres actes d’adoration qu’ils auraient manqués. Selon un hadith sain
(çahîh) l’Imam la-Sâdiq (p) accomplissait chaque nuit deux rak‘âh
de prière dédiées à son fils, et chaque jour deux autres rak‘ah au nom et à la
place de ses parents. Dans la première rak‘ah, de chaque prière il récitait
après la sourate al-Hamd, la sourate al-Qadr (chapitre 97), et dans la
seconde la sourate al-Kawthar (chapitre 108).
Toujours selon l’imam al-Sâdiq (p) : “Il arrive que le mort qui se
trouve en difficulté soit subitement soulagé et que l’on l’informe que ce
soulagement est dû à la prière faite à son bénéfice par un tel frère croyant”.
Et lorsque le rapporteur de ce hadith demanda à l’Imam s’il était possible
qu’on accomplisse une prière de deux rak‘ah pour deux morts à la fois, il
répondit par l’affirmative. Il dit également :“Le mort se réjouit du do‘â’ et
de l’istig-fâr[1] faits en son nom
autant que le vivant se réjouit d’un beau cadeau qu’on lui offre.” Et l’Imam
d’ajouter : “La Prière, le jeûne, le Pèlerinage, l’aumône, l’acte de
bienfaisance et le do‘â’ faits au nom d’un mort parviennent à sa tombe”. Il dit
également : “La récompense (la rétribution = ajr) de ces actes (faits au nom
d’un mort) bénéficie aussi bien au mort à qui ils sont destinées qu’à la
personne qui les lui a dédiés. Selon un autre hadith attribué à l’Imam al-Sâdiq
(p) : “Tout Musulman qui accomplit une oeuvre (acte de piété ou de
bienfaisance) au bénéfice d’un mort, Allah lui accorde une double récompense
tout en faisant parvenir la rétribution
de cette oeuvre audit mort.” (Mafâtîh al-Jinân, 2e partie, pp. 71-72)